Passagers bloqués à Vatry : l'avion a atterri en Inde

Les 276 passagers sont arrivés à Bombay (Inde) dans la nuit de lundi à mardi. Ils avaient embarqué en en début d'après-midi. Les 25 autres passagers restent en France et ont été transférés à Roissy dans le cadre d'une demande d'asile. Les deux hommes placés en garde à vue vendredi ont été libérés et été placés sous le statut de témoin assisté.

La plupart des passagers bloqués à Vatry depuis jeudi sont repartis en début d'après-midi ce lundi et ont atteint leur destination finale vers minuit (4h heure locale) après avoir fait une escale à  Fujaïrah, aux Émirats arabes unis (l'aéroport d'où avait décollé l'appareil ce jeudi). 

L'avion ne contenait que 276 passagers sur les 301 attendus. Dans un communiqué publié à 15h ce lundi, le préfet de la Marne explique que 25 personnes, dont 5 mineurs, ont exprimé le souhait de demander l'asile en France. Elles restent donc sur le territoire dans le cadre de la procédure. 

Ces personnes ont quitté Vatry vers 16h15 à bord d'un bus pour être transférées à l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle. Elle doivent être prises en charge en zone d'attente durant l'examen de leur demande. 

Selon nos informations, ces demandeurs d'asile font l'objet d'une procédure accélérée. Ils devraient donc être fixés sur leurs sorts d'ici la fin de la semaine. 

Un imposant dispositif policier

Un dispositif policier impressionnant a été constaté par nos journalistes sur place. Au moins une dizaine de véhicules de police et de la douane étaient postés ce lundi matin devant l’aérogare.

Les deux passagers laissés libres 

De son côté, l'enquête continue. La garde à vue des deux passagers soupçonnés d'être des passeurs a été levée ce lundi matin. Ils ont été présentés à un juge d'instruction dans le cadre d'une information judiciaire avec pour chefs : aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irrégulier d’étrangers et associations de malfaiteurs. 

Le parquet avait demandé leur placement en détention provisoire. Ils ont finalement été placés sous statut de témoin assisté et donc laissés libres à l'issue de leur interrogatoire de première comparution. 

La juge d'instruction a su se défaire de la médiatisation de ce dossier

Maître Salomé Cohen, avocate d'un des passagers mis en cause

AFP

Me Salomé Cohen, avocate d'un des deux mis en cause a salué auprès de l'AFP "la lecture extrêmement précise et minutieuse de la juge d'instruction qui a su se défaire de la médiatisation de ce dossier".

Ces deux hommes, nés en 1984 et 2000, avaient été arrêtés suite à un renseignement anonyme qui a signalé que les passagers de l'avion faisant halte à Vatry ce jeudi étaient susceptibles d'être victimes de trafic d'être humains.

L'avion avait ensuite été immobilisé sur le tarmac alors que les autres passagers étaient installés dans le hall de l'aérogare, transformé en zone d'attente. À la mi-journée ce dimanche, après 3 jours d'attente, la saisine de l'avion a été levée par la préfecture, permettant à ces passagers bloqués de remonter à bord.

L'aéroport de Vatry reprend son activité

L'aéroport de Vatry, qui avait totalement cessé les vols commerciaux depuis jeudi, pourrait rouvrir très prochainement. Les vols reprennent dès ce mardi. 

"Tout ça pour ça!"

François Procureur, avocat et bâtonnier de Châlons-en-Champagne

Ce retour en Inde des passagers après avoir passé 4 jours et 3 nuits dans le hall de l'aérogare de Vatry pose en tout cas question pour leurs avocats comme pour les associations.

"Tout ça pour ça!" s'exaspérait dimanche François Procureur, avocat et bâtonnier de Châlons-en- Champagne. 

« Ces personnes sont restées 4 jours dans des conditions inacceptables" ajoute Mathieu Malblanc, avocat au barreau de Châlons-en- Champagne. "Il y avait l’odeur, et des cas de maladie, notamment de varicelle, avec des mineurs non accompagnés. Il y a une problématique de laisser attendre tout ce monde-là dans cet espace confiné. (…) Si la décision avait pu avoir lieu avant de les faire repartir en Inde, cela aurait été bien mieux en terme d'humanité et pour la dignité de ces personnes ».

"On ne sait pas si c'est de la traite d'êtres humains, du trafic de migrants ou ni l'un, ni l'autre... Mais on a quand même gardé dans un aéroport, pendant trois nuits et trois jours, 303 personnes qui étaient en escale, des hommes, des femmes et des enfants. C'est surprenant", a réagi dimanche auprès de l'AFP Geneviève Colas, coordinatrice pour le Secours catholique-Caritas du Collectif contre la traite des êtres humains.

 

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