Il est resté 70 jours dans une geôle, prisonnier, sans aucun repère temporel. Enlevé à Kaboul, cet ingénieur de 28 ans, originaire de Reims a été libéré le 07 avril. Jamais les médias n'ont parlé de lui. La discrétion absolue avait été demandé par les plus hautes instances de la République.
Charles Ballard, ancien étudiant de l'ESSEC, banquier d'affaire à Hong Kong durant deux ans, et directeur financier de l'ONG Acted, a été détenu pendant 11 semaines du 27 janvier au 7 avril dernier à Kaboul. Il y était arrivé en janvier 2012 pour un travail humanitaire.
Il était passager d'une voiture avec un autre humanitaire, un Américain, lorsque qu'un autre véhicule les a contraints à s'arrêter. Lui, l'autre passager, et le conducteur ont été forcés à descendre de voiture, menacés par des hommes armés de kalachnikovs .
Ce jour là, Charles Ballard venait de quitter son hôtel, il se rendait au travail. Emmené dans une autre voiture, les yeux bandés, les mains entravées par des menottes. Ce n'est pas un enlèvement à visée politique, mais un rapt crapuleux. Il l'apprendra plus tard.
Le premier jour et le lendemain, il est retenu prisonnier dans ce qu'il pense être une maison inhabitée. Il écoute, entend, mais ne voit rien. Il dort à même le sol. Deux jours après, il est emmené dans un autre lieu, une autre maison pense-t-il. Soixante-dix jours se sont écoulés, prisonnier dans 3 mètres carrés. " Ils refusaient de me donner l'heure et la date. je ne distinguais le jour et la nuit que parce qu je m'étais contraint à ritualiser les moments forts de la journée, l'heure des repas par exemple" raconte l'ex-otage.
Pendant tout ce temps, à Reims, la mère de Charles Ballard, est informée par l'association humanitaire Acted.
A la mi-mars, Laurent Fabius reçoit Mme Ballard à l'élysée, et lui explique la nouvelle doctrine de la France en matière de versement de rançons.Le 25 mars, c'est le Président de la République François Hollande qui reçoit la maman de l'otage. Il lui dit que tout est mis en oeuvre pour obtenir la libération de son fils.Depuis le début, les médias nationaux et internationaux savaient, et ont respecté les consignes de discrétion demandées par la famille et l'élysée. La libération de Charles Ballard est intervenue au terme de longues tractations. Toutes les sources proches du dossier affirment qu'aucun argent public n'a été dépensé.
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