Le ministère de l'Intérieur a fait de la lutte contre la délinquance et l'économie souterraine un cheval de bataille. Depuis le lundi 11 décembre, la mobilisation de 373 gendarmes a été ordonnée dans la Marne, la Haute-Marne et la Meuse. Un premier bilan a été dressé ce samedi 16 décembre.
Son nom : l'opération Tempête Tsur (pour territoire de sécurité urbain et rural, dispositif né en 2021). Débutée le lundi 11 décembre 2023, elle a entraîné la mobilisation de 373 gendarmes sur la zone dite du triangle.
Les trois côtés de ce triangle sont reliés par les villes de Vitry-le-François (Marne), Saint-Dizier (Haute-Marne) et Bar-le-Duc (Meuse). Le ministère de l'Intérieur entend y lutter "en profondeur" contre "la délinquance et l'économie souterraine".
Ces actions visent à "protéger la population". Ce samedi 16 décembre, la préfecture de la Marne s'est félicitée des débuts de l'opération par voie de communiqué de presse. L'échelle interdépartementale a été privilégiée car le "bassin de délinquance dépasse les frontières administratives". Le bilan est présenté comme positif (voir aussi la publication Facebook des gendarmes ci-dessous).
Ainsi, les gendarmes ont pu bénéficier de l'appui d'un escadron mobile, de plusieurs unités spécialisées, de brigades cynophiles (les chiens servent à détecter la drogue ou les billets en grande quantité) et même un hélicoptère. La douane et la Police nationale ont également été sollicitées.
Depuis le début de la semaine, 22 opérations de contrôle ont été menées, ce qui représente 1 766 véhicules (avec 1 988 personnes contrôlées à l'intérieur de ceux-ci). Ces contrôles ont abouti à 26 mises en fourrière du véhicule. À noter aussi la présence des gendarmes à bord de rames de bus ou de train express régional (TER).
La lutte contre les stupéfiants a été plus notablement marquée à Vitry-le-François. Les quartiers Rome-Saint-Charles et Désert ont fait l'objet de plusieurs descentes de la gendarmerie (144 militaires mobilités et cinq équipes cynophiles) afin d'éviter la constitution de points de trafic, notamment dans les halls d'une quinzaine d'immeubles.
Trois "belles affaires" à la clé
Le communiqué met en avant trois affaires. La première, survenue dès le soir du lundi 11 décembre, est née d'un contrôle sur la route nationale N4 reliant Sézanne (Marne) à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Une camionnette frigorifique transportait près de 200 kilos de viande surgelée, laquelle commençait déjà à décongeler. Devant l'important risque sanitaire présenté par cette rupture de la chaîne du froid, la marchandise a été détruite.
Dès le lendemain matin, mardi 12 décembre, les gendarmes ont arrêté quatre personnes en possession de 300 grammes d'héroïne. Elles seront présentées devant la justice au début du mois de janvier 2024 et ont été incarcérées en attendant leur procès.
Le mercredi 13 décembre, un automobiliste a refusé de s'arrêter lors d'un contrôle. Il s'est avéré qu'il roulait malgré l'annulation de son permis. Après son arrestation et son jugement en comparution immédiate (il a reconnu les faits), il a été sanctionné d'une peine d'emprisonnement ferme de huit mois, aménagée comme le prévoit la loi par une obligation de rester chez lui avec un bracelet électronique. Il devra suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière.