Marne : les associations en quête de bénévoles pour assurer leurs missions

Les Restos du Cœur préparent leur collecte nationale. Ils ont besoin de bénévoles. Au Secours Populaire aussi on en recrute, comme à l’association Visite des Malades en Etablissements Hospitaliers. La Covid est passée par là, le tissu associatif est fragilisé.

La crise sanitaire a fragilisé de nombreuses associations, notamment celles dans le domaine de l'humanitaire comme l'explique cette enquête de Recherches et Solidarités. Des bénévoles sont partis et n'ont pas été remplacés. Cette situation pourrait freiner l'action de ces associations pourtant bien implantées.

Exemple dans la Marne. Il y a deux ans, avec l’arrivée du coronavirus, les Restos du Cœur ont vu diminuer leurs effectifs de bénévoles. "On est passé de 500 à 430", indique Yves Fouquet, Président départemental de l’association. "Certains se sont mis en retrait, à cause de la Covid, et ne sont pas revenus. On est en perpétuel recrutement, et c’est difficile notamment dans les postes à responsabilité comme la recherche financière, le secrétariat, mais on a aussi besoin de chauffeurs à l’entrepôt".

Pour la collecte nationale qui aura lieu dans les supermarchés et commerces, il faudrait recruter, rien que dans le département de la Marne, au moins 500 bénévoles voire plus. Les Restos du cœur font donc appel à toutes les bonnes volontés, pour le week-end du 4 au 6 mars.

En 2021, l’association avait récolté 70 tonnes de produits alimentaires et d’hygiène. Cette année, l’objectif à atteindre est de 100 tonnes car les besoins ne fléchissent pas, notamment en produits d’hygiène. "On inscrit tous les jours des demandeurs", dit Yves Fouquet.  

Bénévole d’un jour

Si l’année dernière, les Restos du Cœur étaient présents dans 45 magasins, cette année, ils entendent augmenter leur présence. Ils seront dans 50 lieux. Mais avant que la totalité de la collecte soit rassemblée à l’entrepôt de Taissy, puis répartie dans les différentes antennes du département, il faut assurer une présence dans le plus grand nombre de magasins possible.

Certains se sont mis en retrait à cause de la Covid et ne sont pas revenus.

Yves Fouquet, Président des Restos du Coeur de la Marne.

"Dans les grands magasins, il y a trois entrées. Si on mobilise trois bénévoles par entrée, en prévoyant des relais, il nous faut beaucoup de monde", indique le Président départemental qui souhaite planifier ce week-end important pour l’association. Au plan national en 2021, 1,2 million de personnes ont été accompagnées. La moitié avait moins de 25 ans. 40% étaient des mineurs, dont 59.000 bébés.

Pour devenir bénévole d’un jour il faut s’inscrire sur "collecte.restosducoeur.org".

"Il ne faut pas baisser les bras", insiste-t-on aux Restos.

 Augmentation des points de collecte

"Après plusieurs années d’absence, nous collecterons à nouveau, à Sainte-Menehould, sur trois sites", indique Marceau Locquegnies, le responsable de la collecte dans la Marne. "Dans l’ensemble du département, notre objectif est de demander à nos bénévoles deux heures de permanence. Pour le réaliser, il nous faut bien 500 bénévoles. Nous n’en avons que la moitié, pour l’instant.

 Il nous faut des personnes notamment à l’extérieur de Reims, à Fismes, Dormans, Pontfaverger ou encore Vitry-le-François". Ce qui met du baume au cœur du responsable de la collecte, c’est que d’années en années, de nombreux bénévoles reviennent. Certains ensuite s’engagent dans d’autres missions. Cela vient renforcer les équipes.

L’appel du Secours Populaire

Chaque année, le Secours Populaire de la Marne organise l’accueil d’enfants de région parisienne, pour deux semaines de vacances dans des familles du département. Depuis deux ans, la pandémie n’a pas permis la mise en place de cette opération.

Il y a 15 à 20 ans, c'était plus facile de trouver des familles d'accueil...Si on en trouve une douzaine, ce sera bien.

Anne-Marie Duriez, Présidente du Secours Populaire de la Marne.

Cette année, la campagne de recrutement de familles bénévoles repart. "Ils ont besoin de réfléchir avant de prendre leur décision", précise Anne-Marie Duriez, Présidente départementale du Secours Populaire de la Marne.

"C’est un investissement, un peu compliqué. Il y a 15 à 20 ans, c’était plus facile de trouver des familles d’accueil. On en trouve quand même. Si on en a une douzaine, ce sera bien".

Du 1er janvier au 31 décembre, les missions de l’association sont nombreuses, avec pour chacune un profil différent. "Rien que pour Reims, il nous faut environ une centaine de bénévoles, à l’année", dit Anne Hazard, chargée du recrutement des bénévoles. "C’est primordial, mais la Covid a été un frein. Cela a entraîné des ralentissements. On a toujours besoin de nouveaux bénévoles car certains ne font que passer, ou s’arrêtent s’ils retrouvent du travail", ajoute-t-elle.

Des besoins auprès des malades

"Doubler nos effectifs, ce serait l’Amérique !", s’exclame Jean-Michel Ridez. Il préside l’association VMEH qui est présente auprès des malades de tous âges dans les hôpitaux et les EHPAD de Reims, mais également de Verzenay et Vitry-le-François. "On ne pouvait plus aller à l’hôpital, à cause de la Covid. On a repris en septembre/octobre, on n’a jamais lâché les EHPAD", raconte le Président de l’association.

Avec la Covid, les besoins ont augmenté. On fait la moitié ou le quart de ce qu'on pourrait faire.

Jean-Michel Ridez, Président de VMEH dans la Marne

"A l’Hôpital Américain qui accueille les enfants, on a continué à être présent, au départ et au retour de bloc opératoire, mais on n’a pas pu faire d’animations. Dans les EHPAD, on est de plus en plus impliqué. Dans les hôpitaux, on nous recherche car on effectue des visites, au pied du lit. On écoute, une conversation s’engage, un dialogue se noue. On peut rester d’un quart d’heure à trois-quarts d’heure".

Les bénévoles de l’association VMEH, ceux qui s’impliquent sont souvent des personnes d’un certain âge, des retraités. L’épidémie a entraîné un arrêt pour certains, une démotivation, parfois une peur de revenir. Mais VMEH s’ouvre aux étudiants pour une découverte du monde du bénévolat. "On est 42. Avec la Covid, les besoins en EHPAD ont augmenté. On fait la moitié ou le quart de ce qu’on pourrait faire", regrette Jean-Michel Ridez.

La solidarité peut passer par des dons d’argent, mais elle peut se traduire aussi par du temps partagé, un engagement, même momentané. Les responsables d’associations espèrent que nombreux seront ceux qui viendront les rejoindre.  

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