Montpellier et Toulouse font partie des 27 villes françaises qui vont recenser les sans domiciles fixes dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 janvier. A Montpellier 460 personnes ont répondu à l'appel aux bénévoles lancé par la mairie pour cette opération conjointe avec l'INSEE.
Le recensement annuel de la population française s'enrichit cette année du comptage des sans abris dans 27 villes françaises, partenaires de l'INSEE dans cette opération. En Occitanie, Toulouse et Montpellier en font partie. A Montpellier, 460 bénévoles vont aller à la rencontre des sans domiciles fixes dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 janvier 2022.
460 bénévoles répartis sur cinq communes
Ils sont agents territoriaux, membres d'associations, chercheurs ou simples citoyens et ont tous répondu à l'appel à volontaires lancé par la municipalité sur Internet et les réseaux sociaux.
Ils seront accueillis à partir de 18 heures à l'Hôtel de la Métropole avant de partir en équipes de trois enquêteurs sur un périmètre délimité dans les 11 zones retenues pour ce recensement. Tout le territoire montpelliérain est concerné, ainsi que quatre autres communes de la métropole : Grabels, Juvignac, Pérols et Vendargues.
Les bénévoles seront munis d'un questionnaire à remplir élaboré par des scientifiques et destiné à recueillir des données d'âge, de sexe, de situation familiale, de santé ou encore d'impact de la crise sanitaire sur les SDF, le tout de manière anonyme. En cas de refus, un simple comptage sera effectué.
Répondre aux vrais besoins
Clara Gimenez, conseillère municipale déléguée à la Vie Etudiante (l'opération est menée avec la Maison des Sciences de l'Homme de l'université Montpellier 3), espère en tirer des leçons pour élaborer des politiques publiques plus efficaces.
On a la volonté de le faire chaque année pour faire le point sur la situation et élaborer des réponses en termes de santé, de logement, et pour développer des politiques publiques pertinentes afin d'aider ces gens. Cela permet d'orienter les budgets sur de vrais besoins et pas sur ce qu'on imagine en tant qu'élus derrière des bureaux.
Clara Gimenez, conseillère municipale de Montpellier déléguée à la Vie Etudiante
Une intention affichée également par l'INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) pour qui une connaissance plus fine de cette population permet aux collectivités de "prendre des décisions adaptées" et fournit des "chiffres de référence pour l'application des lois et règlements".
Une seule nuit pour éviter les doubles comptages
Pour ces personnes sans abri ou habitant dans des caravanes, roulottes, ou mobile-homes, le comptage se concentre sur cette seule "nuit de la solidarité" pour éviter que, du fait de leur mobilité, elles ne soient comptées plusieurs fois. Il s'inspire d'initiatives existant à New York (USA), Bruxelles (Belgique) ou encore Athènes (Grèce).
Première édition à Montpellier en 2019
Lancée en France en 2018 par la Ville de Paris, la "nuit de la solidarité" avait connu une première édition montpelliéraine le 1er mai 2019 sous la municipalité précédente de Philippe Saurel (DVG). Elle aurait dû être reconduite en 2020 et 2021 mais la pandémie de Covid lui a donné un coup d'arrêt. La nouvelle équipe PS/EELV de Michaël Delafosse relance donc l'opération.
En 2019, 1/6e du territoire métropolitain avait été enquêté. 557 personnes dormant dans la rue avaient été recensée, ainsi que plus de 1000 en hébergement d'urgence.
Premières mesures
A l'issue de cette première campagne, une application recensant les services disponibles est toujours en cours d'élaboration. La Ville a également choisi de subventionner un système de "bulle douche" nomade via l'enveloppe du "plan Pauvreté".
Cette année, l'opération aura lieu également à Toulouse donc, à Paris et sa périphérie, Lyon, Marseille, Bordeaux, Rennes, Metz, Mulhouse, Dijon, Tours, Rouen, Arras, Brest, Dunkerque, Lorient, Quimper et Saint-Étienne. L'Union Nationale des Centres Communaux d'Action Sociale (UNCCAS) précise que cette "nuit de la solidarité" doit aussi permettre de "mesurer l'impact de la crise sanitaire sur les publics précaires".