L’opération Barkhane est une des missions les plus prestigieuses pour un soldat et elle demande une préparation intensive de plusieurs mois. Mercredi 17 juillet, l’arme blindée de la cavalerie du 501ème régiment de Mourmelon apprenait à embarquer dans un hélicoptère
Regard fixe, l’arme à la main, les soldats du 501e régiment de chars de combat de Mourmelon (Marne) écoutent avec attention les instructions du lieutenant. Mercredi 17 juillet, ils sont 30 à s’entraîner à embarquer et débarquer d’un hélicoptère pour préparer l’opération Barkhane. Une opération de grande envergure qui a pour objectif de s’attaquer aux groupes terroristes dans le Sahel. Les soldats de Mourmelon s’y entraînent depuis le mois de septembre.
Cet après-midi-là, l’Aviation légère de l’Armée de terre (Alat) est venue dispenser cette formation un peu particulière. À la concentration, se mêle l’excitation des soldats. Généralement, leurs missions s’effectuent sur terre, se trouver à bord d’un hélicoptère ne fait donc pas partie de leur quotidien.
Quand l’hélicoptère décolle, certains sortent leur smartphone durant une courte pause pour immortaliser le moment. « Ce matin, certains venaient même faire des snap », explique le lieutenant Justine. « Sur un théâtre d’opération, c’est la norme mais c’est rare de voir un puma [hélicoptère ndlr] qui se pose au quartier».
Pas de place à l’erreur
Au cours de l’exercice, tout est millimétré. Les soldats s’entrainent comme s’ils étaient en conditions réelles. Ils doivent savoir mener cette tâche le plus rapidement possible pour éviter d’être pris à partie par l’ennemi. L’hélicoptère peut par exemple les déposer pour aller fouiller une cache. Dans ces conditions, la moindre erreur peut être fatale.
Lever le pouce, abaisser le poing, les soldats doivent avant tout apprendre certains codes pour être opérationnel. Une fois dans l’hélicoptère, il faut se donner des coups de coudes pour dire que tout est OK par exemple. Il y a même un signe pour évoquer une éventuelle envie de vomir. Rien ne doit être laissé au hasard.« Si je vous donne un coup sur le casque, il ne faut pas mal le prendre », explique un des formateurs. Pas de place aux états d’âme, dans ce genre de situation, le plus important est d’aller vite. L’opération Barkhane est périlleuse mais c’est une mission qui tient à cœur aux soldats. Certains ont déjà participé à cette opération en 2016 mais parmi ces soldats, certains ont tout juste 18 ans. En tout, 4.500 militaires français seront déployés en fin d’année 2019 en bande sahélo-saharienne. « Il y a des gamins qui se sont engagés pour ça, explique Justine. C’est une concrétisation pour eux.»