Les contrôleurs aériens de Reims ont entamé ce lundi une grève de cinq jours pour dénoncer le projet de "ciel unique européen". Initialement prévu la semaine dernière, le mouvement avait été annulé suite aux attentats de Paris.
"De nouvelles routes aériennes conçues par des technocrates qui n'ont aucune compétence pour le contrôle aérien nous ont été imposées sans aucune concertation ni validation de notre part", a expliqué Jérôme Lautrette, le secrétaire national du Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA). "L'expertise des contrôleurs est totalement niée ce qui nous contraint à la grève"."Dangers potentiels"
Selon le syndicat majoritaire SNCTA, les nouvelles routes aériennes soumises au contrôle du Centre régional de la navigation aérienne de Reims comportent des "dangers potentiels", dus à la multiplication des trajectoires conflictuelles et à la réduction des temps d'analyse et d'action des contrôleurs.Ce projet de réorganisation des espaces aériens transfrontaliers veut établir un "ciel unique européen" en coordonnant les contrôles entre la France, l'Allemagne, le Benelux et la Suisse.
Initialement prévu le mardi 17 novembre, le mouvement de grève à l'appel de la SNCTA et de l'Usac-CGT avait été suspendu samedi 14 novembre après les attentats de Paris.
Retards moyens de 35 minutes
La grève est très suivie à Reims : 90% du personnel s'est déclaré gréviste, mais le service minimum est assuré.Les aéroports les plus impactés sont ceux de Mulhouse, Strasbourg, Bâle, Genève et Munich avec des retards moyens de 35 minutes sur les vols contrôlés dans la zone.
Le Centre régional de la navigation aérienne de Reims est en charge du trafic aérien en haute altitude du grand quart Nord-Est de la France pour environ 1.000 avions par jour en provenance d'Europe du Nord, du Moyen-Orient et d'Asie.