Le procès de sept supporteurs du SC Bastia, soupçonnés de violences contre des policiers à l'occasion d'un match de football de Ligue1 à Reims le 13 février, a débuté ce mardi par une demande de renvoi des avocats de la défense, selon qui l'enquête doit être étoffée.
La défense souhaite des informations supplémentaires sinon le "procès n'est pas équitable". Les avocats insistent sur la nécessité de retrouver toutes les images de vidéosurveillance. Les deux premiers prévenus ont souhaité garder le silence. Un renvoi du procès est demandé mais la présidente se prononcera plus tard.
Lors des heurts, un jeune supporter bastiais, Maxime Beux, avait été gravement blessé à l'oeil, ce qui avait provoqué des manifestations très tendues en Corse les jours suivants.
La présidente Charlène Rat a ensuite indiqué qu'elle souhaitait que les pièces actuellement au dossier soient discutées au procès avant que le tribunal ne statue. L'audience se déroulait dans une ambiance calme. Malgré l'affirmation lundi par une source aéroportuaire que quelque 150 supporters bastiais étaient partis pour Reims lundi soir, aucune présence massive de supporters n'a été notée. Une vingtaine de supporters ont fait le déplacement afin de soutenirs les accusés. En revanche, un nombre accru de policiers se trouvait à l'intérieur du palais de justice. Sans casier, les prévenus avaient été placés sous contrôle judiciaire après leur garde à vue.
Voir l'interview d'Anthony Agostini - Directeur de la sécurité Sportig Club de Bastia
Le parquet de Reims avait distingué trois séquences
D'abord avant le match, où une vingtaine de supporteurs auraient lancé des engins incendiaires en ville. Ensuite dans l'enceinte du stade Delaune, selon l'accusation : "insultes" aux forces de l'ordre, découverte dans les toilettes d'un tag signé du groupe de supporters "Bastia 1905" rappelant l'assassinat du préfet Érignac, abattu à Ajaccio en 1998. Puis à l'issue de la rencontre, en centre-ville, lorsqu'une dizaine de fans auraient commencé à lancer des fumigènes contre les policiers.Des propos odieux
C'est lors de ces heurts que Maxime Beux a perdu l'usage d'un oeil dans des circonstances restant à déterminer. Selon le parquet, il s'était blessé en tombant sur un poteau alors qu'il tentait d'échapper aux policiers lancés à ses trousses. Une version mise en doute par des témoins et les dirigeants corses Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni (nationalistes), le premier affirmant que le jeune homme avait été blessé par un tir de Flash-Ball, le second condamnant "des comportements provocateurs et brutaux (...) des forces de l'ordre". Les incidents survenus à Reims avaient suscité de la colère en Corse, où plusieurs manifestations et rassemblements avaient dégénéré, s'achevant le 21 février par le défilé, sans incident, de plusieurs milliers de personnes à Bastia.Interpellé à Reims en même temps que les fauteurs de troubles, Maxime Beux ne figure pas parmi les prévenus. Une information judiciaire contre X a été ouverte le 17 février pour "violences volontaires ayant entraîné une incapacité de travail supérieure à huit jours" et l'IGPN saisie. "Depuis plus d'un mois, nous n'avons toujours aucun écho de ce qui se passe pour le fonctionnaire au flash-Ball et la fine équipe de la BAC (brigade anti-criminalité) qui s'est défoulée sur des supporters", a dénoncé lundi le secrétaire général du SC Bastia Antonio Agostini, présent à Reims.
Les sept supporters, eux, ont également porté plainte contre X le 19 février auprès du parquet de Reims pour "violences aggravées".