Le général de Gaulle y a passé une partie de sa vie. Aujourd'hui, des figures politiques y défilent pour se recueillir devant la tombe de l'ancien président. Si l'extrême droite y est moins présente, voire totalement absente, la droite y est fréquente. À travers ces hommages, les politiques viennent chercher à capter l'aura de l'ancien président de la République. Dernier en date : Edouard Philippe.
Lieu d'histoire et politique, marqué à jamais par la présence du général De Gaulle, la commune de Colombey-les-Deux-Églises, dans la Haute-Marne, est un lieu de recueillement pour de nombreuses figures politiques de droite. S'y déplacer n'est jamais anodin.
L'ancien premier ministre et actuel maire du Havre, Édouard Philippe, s'y est rendu ce mardi 18 juin 2024 pour soutenir l'ancienne ministre Bérangère Abba, candidate à la première circonscription de son département pour les élections législatives. Il a profité de ce déplacement pour rendre hommage à Charles de Gaulle, 84 ans après son appel.
Un défilé au moment des élections
Dans cette commune de 729 habitants repose le général de Gaulle. À douze jours du premier tour des élections législatives anticipées, l'ex Premier ministre s'est recueilli sur sa tombe, comme il l'avait déjà fait en 2017. Colombey-les-Deux-Églises, lieu intimement lié à l'histoire du fondateur de la cinquième république, qui vécu au domaine de la Boisserie à partir de 1934, d’abord pour des vacances, puis définitivement. Il y est décédé à l’âge de 80 ans, en 1970, alors qu’il écrivait ses mémoires.
Chaque année, souvent en période d'élection, des politiques se rendent sur la tombe du général. On vient y chercher une sorte d'onction historique. Certains politiques se pressent dans ce village historique, tandis que d'autres n'y ont jamais mis les pieds.
"Politiquement, ils sont antigaulismes"
"À ma connaissance, aucune figure de l'extrême droite ne s'est déjà rendue sur la tombe de Charles de Gaulle. Politiquement, ils sont antigaulismes" déclare Frédéric Gugelot, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Reims. Pour ce dernier, c'est aussi un lieu "d'affichage politique". "Charles De Gaulle n'était pas quelqu'un de consensuel, mais depuis, il est devenu une référence de plus en plus consensuelle", précise le professeur.
En 2013, Marine Le Pen aurait déclaré ne pas s'être rendue à la commémoration de la mort du général de Gaulle à cause de la politique menée à la sortie de la guerre d'Algérie. Huit ans plus tard, le 9 novembre 2021, elle s'était rendue à Courseulles-sur-Mer et Bayeux pour rendre hommage au fondateur de la Vème République et non dans la petite commune du Grand Est.
Un "pèlerinage politique"
Pour "la France d'antan, quand la situation sociale était à peu près normale", le général est considéré comme une figure de "l'âge d'or". Alors, lui rendre hommage en passant par Colombey-les-Deux-Églises est comme un "pèlerinage politique", avance Frédéric Gugelot qui précise qu'"Edouard Philippe revendique la Vème République, alors dans le jeu politique, ça a une importance. Ça améliore son statut et l'image qui fait de lui un homme d'État".