Comment rapprocher les résidents d’Ehpad du monde qui les entoure ? Geoffroy Ferté, créateur de l’entreprise « Virtual Plan Advantage » tente d’y apporter une réponse grâce à des visites virtuelles de lieux connus. L’entrepreneur s’est rendu, vendredi 29 octobre, dans la résidence Wilson à Reims.
Chemise blanche et doudoune sans manche sur le dos, Geoffroy ouvre le coffre de sa voiture. Non sans difficulté, il récupère tout le matériel dont il aura besoin : ordinateur, projecteur, écran déroulant et casque de réalité virtuelle. Chargé comme une mule, il s’avance dans l’entrée de la résidence Wilson, un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) sur l’avenue Paul Marchandeau de Reims. À l’intérieur, dans le hall, les résidents alignés en rang sur des chaises sont déjà prêts.
« Ça me rappelle des souvenirs »
Après avoir tout installé, Geoffroy débute sa présentation : "Nous allons vous faire visiter la bibliothèque Carnegie de Reims, je laisse la place à Emilie Feresini et Frédéric Mongin. Moi, je serai à la navigation, derrière l’ordinateur !"
Pendant une heure, les deux bibliothécaires font une visite guidée au résident. Sur l’écran, on découvre la richesse de l’architecture Art déco du bâtiment, du hall à la salle de lecture. Puis, la caméra dirigée par Geoffroy, emmène les résidents dans l’exposition sur les caricatures. L’assemblée semble conquise, une résidente nous confie : "C’est vraiment très bien ces visites. Ça me rappelle des souvenirs, quand j’allais à la bibliothèque avec mes enfants pour emprunter des livres". Ses camarades du même rang acquiescent.
Un outil pour stimuler la mémoire des résidents
Il faut dire que les résidents commencent à avoir l’habitude. Ils assistent aujourd’hui à leur quatrième visite virtuelle.
Pendant ce temps, Sultane Giananoti, l’animatrice de la résidence veille au grain. Elle aide ceux qui en ont besoin, replace certains, rigole avec d’autres. Cela fait 34 ans qu’elle gère les animations dans la résidence. Elle aussi est convaincue par les visites virtuelles de Geoffroy. Toute activité enrichissante pour les pensionnaires est bonne à prendre : "Au début, ils avaient un peu de mal avec la technologie mais maintenant c’est bon ! Ce nouveau genre de visite est vraiment intéressant, car cela permet de les stimuler, d’activer leur mémoire. Et puis, ce qui est bien, c'est que cela crée des sujets de conversations. Après chaque visite virtuelle, ils en discutent ensemble."
« Je voulais des visites ancrées dans l’actualité »
Et effectivement, les bruits de conversations montent dans la salle après la projection. Dans ce brouhaha, Geoffroy en profite pour sortir son autre gadget pour les retardataires : ses casques de réalité virtuelle.
Un résident en fauteuil roulant se porte volontaire, aidé par le chef d’entreprise. Juste après la séance particulière, Geoffroy s’attarde sur ses motivations : "J’ai eu l’idée de faire ce genre de visite dans les Ehpad, car cela fait écho à mon histoire personnelle. J’ai été marqué plus jeune par le quotidien, qui peut être assez triste dans ce type d’établissement. Et je me dis qu’il fallait que je fasse quelque chose. C’est pour cela que j’ai lancé ces visites virtuelles. Des visites que je voulais ancrées dans le réel, l’actualité, dans ce qui se faisait en ce moment comme l’exposition sur les caricatures par exemple."
Si Geoffroy s’est rendu dans les Ephad de Reims cette semaine, il ne compte pas s’arrêter là. Il espère prochainement organiser des visites dans d’autres établissements de santé avec encore plus de lieux et d’histoires à faire découvrir.