Fermé définitivement depuis ce lundi 27 mai, le pont de-Gaulle a créé le débat suite à l’annonce de sa destruction à Reims (Marne). Mais, pour une partie des habitants du quartier, il s’agit d’une bonne nouvelle qui s’inscrit sur le long terme.
L’annonce des travaux à venir avait fait beaucoup de bruit, ces derniers sont maintenant lancés pour de bon. Depuis ce lundi 27 mai, le pont De-Gaulle à Reims, est définitivement fermé à la circulation, à quelques semaines de sa démolition, prévue au courant de l’été. Une centaine de personnes ont profité de ce premier jour des travaux pour manifester ce lundi soir contre le pont. Et malgré les nombreuses contestations, recours, pétitions et lettre ouverte à l'encontre de ce projet, d’autres habitants aux alentours voient plutôt le début de ce chantier comme une bonne nouvelle.
Pour Guillaume Girard, propriétaire d’une maison d’hôte à proximité, “le quartier a tout à y gagner”, tant environnementalement qu’esthétiquement. “Ce pont, c’est une grosse verrue dans le coin. Je n’y voyais pas beaucoup de voitures, il n’était pas très utilisé. Toute cette masse en ciment pur, c’est très moche, et c’est une bonne chose de ne plus l’avoir en face des yeux”, affirme-t-il.
Toutefois, il précise que la fermeture “aura sûrement des conséquences sur la circulation sur les ponts de Vesle et de Venise en heure de pointe” et sera, de ce fait, plus embêtante pour les automobilistes.
"Une décision pour l’avenir"
Une fois détruit, le pont sera remplacé par “une passerelle dédiée aux piétons et aux cycles” et des espaces verts, selon la mairie de Reims. Une décision appréciée par les riverains à l’heure du réchauffement climatique : “remplacer ce pont par de la verdure, c’est une décision pour l’avenir. Moi, j’ai 74 ans, je suis à la retraite, ça ne m’ennuie pas. Je préfère qu’ils mettent des arbres”, se satisfait Robert Van Phat.
Lui non plus, n’a pas l’impression que le pont était utilisé à outrance : “à chaque fois que des gens viennent chez moi, ils étaient surpris de ne voir personne passer sur le pont et me disent que c’est très silencieux ici. J’ai l’impression que les deux autres ponts (de Vesle et de Venise) sont déjà bien plus utilisés”.
Moins de conséquences pour les non-automobilistes
Quoi qu’il en soit, même séduit par le projet, le septuagénaire attend de voir ce qu’il en sera vraiment : “pour l’instant, on a seulement quelques photos pour voir à quoi ça ressemblerait. On ne peut pas applaudir ou râler tout de suite. Mais bon, le pont semblait en mauvais état, on voit son ferraillage, le béton accumule une chaleur pas possible… Si c’est effectivement remplacé par des espaces verts, on applaudira”.
Pour Carla, étudiante à Reims, l’impact de ces travaux ne se fera pas ressentir, et les bienfaits environnementaux du projet en valent la peine. “Cela fait cinq ou six ans que j’habite à Reims, et cette nouvelle ne va pas changer mon quotidien, si ce n’est que les travaux vont donner un nouveau visage à la ville avec le temps. Je pense que c’est une bonne nouvelle, au vu du projet de redessiner les berges du canal”.
La destruction du pont De-Gaulle fait alors aussi des heureux, du moins dans l’idée. Reste toutefois une inquiétude majeure pour les habitants à proximité : “c’est déjà une galère pour se garer… Si des parkings sont bloqués ou supprimés, ça va devenir un enfer”, craint Guillaume Girard, qui a loué deux locaux pour proposer des places de stationnement à ses clients.