La ville de Reims veut remettre à plat les conditions d'attribution de ses places en crèche, en instaurant un système à points. L'objectif de la municipalité est notamment de ne plus défavoriser les familles dont les deux parents travaillent. Le projet sera examiné en conseil municipal lundi.
Reims va bientôt revoir la manière dont ses places en crèche sont attribuées. La municipalité va mettre en place, si le conseil municipal entérine la décision, un système de points. Plusieurs critères seront pris en compte pour prioriser les demandes.
Le critère principal est d'habiter à Reims. La situation professionnelle, la composition familiale, les revenus sont également pris en compte. La présence d'une personne en situation de handicap, du côté des parents ou des familles, pèse aussi. La ville donne plusieurs exemples :
- Une famille rémoise (100 points), monoparentale en emploi (80), avec deux enfants et un quotient familial de 700 € (50) obtiendra un score de 230 points
- Une famille rémoise (100) dont les deux parents travaillent (50), avec deux enfants et un quotient familial de 900 € (40) obtiendra un score de 190 points
- Une famille rémoise (100), dont l’un des deux parents travaille (30), avec deux enfants dont un en situation de handicap (50) et un quotient familial de 700 € (50) obtiendra un score de 230 points.
Des critères présentés comme plus objectifs
Pour deux dossiers à égalité de points, la demande la plus ancienne sera prioritaire. "Avant, il y avait quelques critères de répartition, mais qui n'étaient pas aussi objectifs. Ils ôtaient toute chance aux parents qui travaillaient. Les parents qui travaillent ne seront plus exclus du système", affirme Kim Duntze, adjointe au maire de Reims en charge notamment de la petite enfance et de la famille, interrogée ce 15 décembre.
La nouvelle méthode pourrait faire craindre que cet accès des familles d'actifs au détriment d'autres, comme ceux qui sont à la recherche d'un emploi. Les parents qui travaillent "ne sont pas favorisés, ils ne sont juste plus défavorisés", assure Kim Duntze.
La prise en compte du quotient familial, et donc des revenus des familles, permet aussi de veiller, selon elle, à bien prendre en compte les profils les plus fragiles. "Plus il est bas, plus vous avez de points. C'est le résultat final qui fera le total et la répartition de la place."
Au-delà de ce rééquilibrage des critères, conforme au souhait de la majorité municipale, l'élue met en avant une plus grande objectivité. "L'objectivation, c'est quand même plus facile à expliquer aux parents. Et pour les parents, cela permet d'anticiper leur chance de place."
Davantage de places disponibles que de demandes
Autre nouveauté, la ville va être divisée en 12 secteurs. Les parents n'obtiendront une proposition que pour le secteur dans lequel ils habitent ou travaillent. "Aujourd'hui, on n'a pas plus de demandes que de places. Mais elles ne sont pas réparties correctement", indique l'adjointe au maire.
Certaines crèches sont en effet davantage demandées par les familles. Alors que l'élue assure qu'elles offrent toutes la même qualité d'accueil, et ont été toutes rénovées. Cette sectorisation permettra de rééquilibrer les choses, selon elle.
Reims peut compter sur 1 100 places au sein des crèches partenaires de la ville. Un chiffre auquel on peut ajouter 700 places au sein de structures conventionnées avec la CAF et dans des micro-crèches. 1 500 places sont aussi disponibles chez les assistantes maternelles.
Un total à mettre en perspective avec les 2 000 naissances comptabilisées chaque année dans la ville. "On estime qu'on est à plus de 100% de mode de garde sur la ville de Reims. Donc les parents ont le choix."
Le projet sera voté en conseil municipal le lundi 18 décembre 2023. La carte des secteurs sera mise en ligne sur le site de la ville après la validation du conseil municipal.