Dans la nuit de jeudi à vendredi, le plan blanc a été lancé au CHU de Reims, pour accueillir dans les meilleures conditions les 30 enfants et 11 adultes hospitalisés.
Le choc et l'incompréhension. Aux urgences pédiatriques de l'hôpital américain de Reims, la nuit a été mouvementée. Pour accueillir les victimes de l'accident de bus qui s'est déroulé sur l'A4, jeudi 16 août en début de soirée, dans les meilleures conditions possibles, le CHU a déclenché le plan blanc : "Ce dispositif nous permet de mobiliser du personnel et des ressources pour faire face à un afflux de patients", a expliqué Frédéric Espenel, directeur adjoint du CHU de Reims, à nos équipes présentes sur place.
En tout, 41 personnes ont été accueillies, dont 30 enfants, âgés de 3 à 13 ans. Parmi eux, une petite fille a été opérée dans la nuit pour une fracture sans gravité. Elle repartira dans la journée de vendredi.
Des victimes sous le choc
Au fil de la soirée, les parents des victimes sont arrivés à Reims, inquiets et choqués. Parmi eux, la mère de deux victimes, l'un âgé de 3 ans et l'autre de 9 ans, était très inquiète pour ses deux fils. "Le plus petit ne parle plus depuis hier soir. Je lui ai amené son doudou, mais il ne dit rien. Son visage est éraflé, son oreille est coupée. Le plus grand a eu des débris de verre dans le cou", racontait-elle, anxieuse. Les deux enfants sont placés dans la cellule psychologique de l'hôpital, ouverte spécialement pour les victimes de l'accident.
Aux urgences, le chauffeur de bus était lui aussi hospitalisé. En état de choc, il a été arrêté 15 jours par l'entreprise de transports, il a avoué à nos journalistes ne pas comprendre comment une telle situation avait pu se produire : "Je suis sorti du bus pour mettre en place les panneaux de signalisation, et bam ! Je n'ai pas compris ce qui arrivait. Le chauffeur du poids lourd m'a dit qu'il était désolé, qu'il ne m'avait pas vu." Au moment du choc, le chauffeur attendait la dépanneuse sur la bande d'arrêt d'urgence.
Son unique "moyen de relativiser", "c'est qu'aucun n'enfant ne soit gravement blessé, nous confiait-il. Je passerai peut-être une nuit moins mauvaise…"
La majorité des victimes sont reparties dans la nuit de jeudi à vendredi pour le village de Varenne dans la Meuse. Seules 4 familles sont restées sur place, dont celle de la petite fille opérée. Toutes les autres sont rentrées chez elles aux alentours d'une heure et demie du matin.