Le feuilleton judiciaire continue autour du sort de Vincent Lambert. La Cour européenne des droits de l'Homme a rejeté ce mardi la requête des parents contre l'arrêt du Conseil d'Etat qui avait validé la semaine dernière la décision d'arrêter les soins de leur fils.
La Cour européenne des Droits de l'Homme a "refusé les demandes de mesures provisoires qui lui ont été présentées, à savoir de suspendre l'exécution de l'arrêt du Conseil d'État du 24 avril 2019 et prononcer une interdiction de sortie du territoire de Vincent Lambert", a-t-elle annoncé ce mardi 30 avril dans un communiqué.
Vincent Lambert, ancien infirmier psychiatrique de 42 ans, est en état végétatif à la suite d'un accident de la route en 2008. Pris en charge à l'hôpital Sébastopol dans l'unité de soins palliatifs, il souffre de lésions cérébrales "irréversibles", selon les médecins.
Après la validation de la décision médicale d'arrêter les soins par le Conseil d'Etat le 24 avril, les parents de Vincent Lambert ainsi que son demi-frère et une de ses soeurs, avaient saisi la CEDH et le Comité international de protection des droits des personnes handicapées (CIDPH) de l'ONU, ultimes recours d'une bataille judiciaire qui dure depuis plus de six ans.
Recours devant le Comité international des droits des personnes handicapées
Déjà saisie en 2015, la CEDH avait validé l'arrêt des soins dans un arrêt de grande chambre. "Si nous ne pouvons que déplorer cette décision de la CEDH qui condamne Vincent Lambert à mort pour la 5e fois, c'est du CIDPH (Comité international des droits des personnes handicapées, dépendant des Nations Unies) que nous attendons aujourd'hui et principalement que les droits de Vincent Lambert soient enfin défendus", ont réagi dans un communiqué ses parents, son demi-frère et sa soeur.Dans cette affaire devenue emblématique du débat sur la fin de vie en France, la famille se déchire entre partisans et opposants de l'arrêt des soins. D'un côté, les parents, le demi-frère et une soeur s'opposent à l'arrêt des soins et traitements. De l'autre, l'épouse Rachel (sa tutrice légale depuis 2016), son neveu François et cinq frères et soeurs du patient refusent l'acharnement thérapeutique.