"Complément d'enquête" sur du faux champagne : après la diffusion, un vigneron du même nom en fait les frais

Suite à la diffusion d'un reportage sur un vigneron de Champagne soupçonné de vendre du faux champagne, un vigneron qui porte le même nom, Chopin, passe son temps à expliquer qu'il n'est pas l'auteur de ce méfait. Avec des conséquences sur ses ventes du roi des vins, à quelques jours de Noël.

"Il n’y a pas qu’un seul vigneron qui s’appelle Chopin ! ". Une semaine après la diffusion sur France 2 d'un numéro de l'émission “Complément d’enquête” le 14 décembre 2023 sur une affaire de faux champagne, concernant un certain Didier Chopin, une autre maison en fait les frais. En cause, elle porte le même nom que la maison de champagne incriminée par le reportage.

"Nous constatons à regret que de plus en plus de personnes associent notre domaine à cette affaire, déplore Julien Chopin, dans un communiqué. Nous souhaitons rappeler que comme dit l'expression : il n'y a pas qu'un âne qui s'appelle Martin ! Ou plutôt dans notre cas : il n'y a pas qu'un vigneron qui s'appelle Chopin..."

il n'y a pas qu'un âne qui s'appelle Martin ! Ou plutôt dans notre cas : il n'y a pas qu'un vigneron qui s'appelle Chopin..."

Domaine Julien Chopin

vigneron de champagne

Le préjudice pourrait être sérieux. L'autre Chopin, Didier, qui est depuis l'émission parti au Maroc et clame toujours son innocence, aurait écoulé plus d’un million de bouteilles de faux champagne dans les supermarchés français. "Complément d'enquête" a obtenu des images et des témoignages d'employés de la société Didier Chopin, qui refusent de cautionner plus longtemps ce qui sortait des chaînes de production". Une méthode qui passe mal dans la profession, très sourcilleuse de sa qualité et de son image. Des dommages et intérêts pourraient même être demandés par le comité champagne. 

Selon nos confrères de Complément d'enquête, Didier Chopin est aujourd'hui accusé par plusieurs de ses salariés d'avoir vendu aux géants de la grande distribution du faux champagne à base de vin bas de gamme et de gaz carbonique. Le patron crie au mensonge, mais ses salariés affirment détenir des preuves. Cette maison de champagne, aux méthodes plus que douteuses, est située dans la Marne à Champlat-et-Boujacourt. L'autre, celle qui fait les frais du scandale, est basée dans le même département, mais à Monthelon, à 25 kilomètres de distance. 

VIDÉO : extrait de Complément d'enquête

La maison Julien Chopin a réagi à ce quiproquo avec humour et trois messages postés sur les réseaux sociaux. Avec plusieurs messages largement partagés. "Vous ne boirez plus notre champagne par hasard", espérant se faire connaître pour de bonnes raisons. 

Les salariés de la maison Didier Chopin ont fait leurs calculs. "Au rythme de 8 000 unités par jour pendant quasiment dix mois, l'usine aurait produit selon eux près d'un million et demi de bouteilles de vin blanc mélangées avec du CO2, et cachetées avec des bouchons de champagne." Une mauvaise publicité pour la filière. 

"Au début, je me suis dit qu’il n’y aurait pas d’impact, réagit le vigneron qui n'a rein à se reprocher sur son breuvage. Mais depuis la diffusion du reportage, des clients nous appellent pour nous dire qu’ils ont dû expliquer à des amis ou à des connaissances que ce n’est pas notre domaine qui est concerné.
Comme nous avons l’habitude de faire de l’humour, nous nous sommes dits que ce serait la meilleure façon de réagir", constate
Emmanuel Chopin. 

"Une pierre deux coups"

Sur Facebook, des internautes réagissent et confirment la méprise. Estelle explique que "oui, c'est vraiment préjudiciable. J'ai rencontré des parisiens en tourisme le week-end dernier, ils m'ont parlé de cette affaire. Eh bien je leur ai vanté tes excellentes cuvées et ton rata, cocktails excellents. De la pub au final. Courage et de belles fêtes !"

"Le Domaine Julien Chopin, c’est de la créativité, un zeste de folie, beaucoup de bonheur... Mais surtout un domaine familial qui élabore du champagne et du ratafia champenois depuis trois générations dans les Coteaux Sud d’Épernay". Faisant d'une pierre, deux coups, la maison a eu l'idée de cette mini-campagne pour inviter les clients à pousser les portes de son domaine et de découvrir ses produits et leur élaboration, pour se faire une idée par eux-mêmes. 

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