Dans les villes de Reims (Marne) et de Troyes (Aube), des voitures très particulières sont parfois aperçues depuis le début du mois de décembre 2024. Elles sont parées de guirlandes électriques de Noël, allumées et multicolores. France 3 Champagne-Ardenne a retrouvé deux des conducteurs.
La magie de Noël est partout, même au volant. Ça-et-là, depuis décembre 2024, des voitures couvertes de guirlandes électriques ont fait leur apparition, tout en couleurs.
C'est le cas à Reims (Marne) comme à Troyes (Aube). France 3 Champagne-Ardenne a pu interviewer un automobiliste concerné dans chacune des deux villes.
Cédric est le père de Killian, 22 ans, un Picard. C'est ce dernier qui a pu être vu à Reims au volant d'une Audi A4 Break. Le père de Killian explique que "c'est la première année où on fait ça. La semaine, il est routier, donc il ne profite pas de son véhicule. Mais le week-end, avec ce véhicule qu'il a acheté cette année", il s'en donne à coeur-joie.
"Il aime bien tout ce qui est féérique. Il a vu ça sur TikTok : c'est qu'ils font aux États-Unis avec leurs véhicules. Un soir, on est donc lancé dans l'aventure : on a décoré la voiture." Quand d'autres décorent le sapin...
Au fond, c'est un peu la même chose. Près de 240 mètres de guirlandes électriques ont été utilisés. "Sachant que tout s'ouvre : les portes, le coffre, le capot." Et que les clignotants et feux ne sont pas masqués (la plaque non plus, bien sûr). "On a mis quatre heures à scotcher tout ça", avec un gros rouleau spécial "qui résiste à tout".
Pas de problème avec la police
Côté alimentation, "c'est relié à une prise dans le véhicule. c'est du 220 volts, converti en 12 volts. C'est branché sur l'allume-cigare du véhicule. Je lui ai ajouté un petit interrupteur pour qu'il puisse facilement l'éteindre en cas de besoin." Ce n'est allumé qu'en ville, pas sur les gros axes routiers ou autoroutes.
Des contrôles des forces de l'ordre ont déjà eu lieu. "Il s'est déjà fait arrêter à Saint-Quentin [Aisne; ndlr] par la police puis la gendarmerie. On a eu peur... Mais ils ont demandé pourquoi il faisait ça, puis voulu prendre le véhicule en photo... et l'ont encouragé à continuer. Ça les a surpris." Il tient à ajouter que "si on lui demande d'arrêter, il enlèvera tout sur le champ". Les guirlandes devraient rester en place jusqu'à la fin du mois de décembre.
La population aussi n'hésite pas à demander à Kyllian de s'arrêter. "Ils le prennent en photo, ça fait rigoler les enfants... C'est un peu comme le nouveau traîneau du père Noël. Les gens aiment bien ce qui est festif. Et mon fils leur apporte un petit quelque chose."
"J'ai voulu profiter du marché de Noël de Reims", confirme à son tour Kyllian à France 3 Champagne-Ardenne. "Je n'avais encore jamais vu ça en France. Ce n'était pas cher, j'ai dû en avoir pour 120 euros. Les gens sont épatés, ils me disent que ce n'est pas courant." Il précise d'ailleurs que si le premier contrôle policier s'est fait de manière règlementaire, les gendarmes l'ont quant à lui fait s'arrêter... car ils étaient "curieux. Mais il n'y avait rien d'illégal." La préfecture ne se prononce pas encore à ce sujet, et renvoie à la règlementation en matière de feux, et aux textes officiels.
"L'année prochaine, je vais peut-être faire la cabine de mon camion..." La démarche a tellement plu en Picardie que plusieurs municipalités l'ont sollicité. Ainsi, le samedi 21 décembre, on le verra "parader à Chauny et Péronne". Et il n'hésitera pas à mettre ses lumières quand il ira visiter sa "famille à Condé-sur-Marne, juste à côté de Reims".
Un club d'automobilistes de Noël à Troyes
Du côté de Troyes, on retrouve plusieurs de ces voitures. Les automobilistes qui se sont improvisés éclairagistes de Noël font partie d'une bande de copains. Parmi eux, Sébastien et sa Renault Mégane 4. Il déclare à France 3 Champagne-Ardenne que c'est la deuxième année où il s'essaie à l'exercice. Sa voiture est illuminée depuis le samedi 7 décembre, pour tout le mois.
"Il y a 80 mètres de guirlandes dessus. Avec Action, ça n'a pas été très onéreux : une quarantaine d'euros. J'ai utilisé du scotch, une guirlande par portière, pour conserver la possibilité d'ouvrir chaque ouvrant du véhicule. J'ai utilisé des guirlandes à piles."
Très récemment, il se trouvait d'ailleurs à un rassemblement d'une vingtaine de ces véhicules très chatoyants. Il a voulu décorer sa voiture ainsi, "comme ça se fait dans d'autres grandes villes ou pays, car c'est sympa, joli, pas commun, original. Et quand on voit la réaction des gens et des enfants : ils sont contents, ils prennent des photos. Même à mon travail. Les gens sont étonnés."
Selon son ressenti, les forces de l'ordre tolèrent la pratique. "Je suis déjà passé devant eux, en circulation en plein Troyes, avec le système allumé, et ils ne m'ont pas arrêté." Pas de problème non plus, semble-t-il, chez ses copains. "On est plusieurs à avoir décoré ainsi nos véhicules." On y retrouve deux Volkswagen Golf, notamment.