Sur le parvis de la cathédrale de Reims, les touristes semblent dans l'ensemble sereins face à l'épidémie de coronavirus. Les commerçants eux ne ressentent pas encore les effets du virus sur les porte-monnaies et l'affluence.
Peu de touristes visitaient la cathédrale de Reims ce mardi 3 mars. Face à l'épidémie de coronavirus qui se propage en France, les voyageurs sont mitigés. Beaucoup préfèrent ne pas céder à la panique. "Le virus ne m'inquiète pas plus que la grippe. Cela ne m'empêche pas de voyager, j'éviterai juste les pays asiatiques", explique Céline Fuchs, habitante de St Pierre D'Allevard, une commune située entre Grenoble et Chambéry, en voyage à Reims.
Sami Guerinoni, un étudiant en école de commerce à Milan en Italie, se promène dans les rues de Reims sans stress, "je suis de retour d'Italie depuis une semaine. Suite aux mesures qui ont été prises (couvre-feu, fermeture des écoles), mes parents m'ont demandé de revenir", détaille l'étudiant. Originaire de Paris, il visite la cité des sacres pendant une journée, "j'étais censé être en quarantaine, mais on avait décidé de sortir un peu avec un ami". Le jeune homme affirme être serein avec l'idée de se promener en France. Il précise toutefois : "nous avons appris hier soir que les mesures d'isolement étaient annulées."
Pour d'autres touristes, l'inquiétude est présente. Judith Bohn, habitante de Los Angeles, est pressée de regagner son domicile, "à cause du coronavirus, j'ai annulé mon voyage en Italie pour venir en France". C'est en atterrissant que cette touriste a appris la présence du virus dans l'hexagone.
Avec mon mari, nous repartons demain, nous avons peur d'être bloqués à cause du virus.
- Une touriste américaine.
Un scénario de repli sur soi qui est craint par Julien Ardinat, Caviste responsable du magasin la Cave des sacres, situé sur le parvis du centre "l'impact négatif que peut avoir le coronavirus, c'est surtout un aspect psychologique qui renfermerait les gens chez eux".
Les commerçants autour de la cathédrale restent sereins
Pour le moment, les cavistes et vendeurs de souvenirs qui entourent la cathédrale relativisent, ils ne subissent pas encore une baisse de la fréquentation. "Février est le mois le plus calme de l'année, le virus n'a donc pas encore d'influence sur le chiffre d'affaires", affirme Élodie Bouland, la gérante du Terroir des rois."La clientèle chinoise n'est plus là depuis le début de l'épidémie en Chine, donc depuis deux mois", constate toutefois Olivier Ksiazenicki, propriétaire du magasin Champagne souvenirs. Selon le gérant, les autres nationalités sont toujours aussi présentes, il faudra attendre pour se rendre compte de l'impact sur le commerce.
Si c'est toujours aussi calme sans bus touristiques au mois d'avril, là oui, je m'inquiéterais. Chaque année, la saison ne commence vraiment qu'après les fêtes de Pâques.
- Olivier Ksiazenicki, commerçant à Reims
Cette crise sanitaire intervient au mauvais moment pour les commerçants. "On n'avait pas besoin de ça, déjà cette année, on a connu une baisse d'affluence avec les grèves, les manifestations et une conjoncture économique difficile entre le Brexit et les annonces de Donald Trump sur les taxes", déplore le responsable de la Cave des sacres.