Coronavirus : le don des pharmacies rémoises pour aider le CHU

Depuis jeudi dernier, le CHU de Reims, en manque de matériel médical, appelle les pharmacies de la ville à donner tout type d'équipement possible afin de sauver les 93 malades hospitalisés dans la cité des sacres.  



 

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Dans sa pharmacie rémoise, Amélie ne s'embarrasse pas de nuances pour décrire le don qu'elle vient de réaliser en faveur du CHU de Reims : une trousse d'urgence d'une valeur de 200 euros, comprenant un stéthoscope, un thermomètre et deux tensiomètres.

Du matériel médical précieux pour aider les soignants hospitaliers dans leur lutte contre le Covid-19. "C'est la solidarité du moment et c'est naturel de le faire", explique la jeune femme qui a refusé de facturer le matériel au CHU. 

Même si on vient travailler la peur au ventre par crainte d'être nous-mêmes contaminés par des clients, c'est dans ces circonstances que notre métier prend tout son sens...
-Amélie, pharmacienne
 

Un "effort de guerre"...

Une démarche gracieuse et altruiste donc, mais qui interroge aussi cette pharmacienne, quelque peu désabusée... "Le fait que l'hôpital public nous sollicite révèle les limites de notre système de santé qu'on pensait être le meilleur de la planète... En réalité, on a l'impression d'être un peu un pays du tiers-monde... J'avoue avoir perdu beaucoup de mes illusions..."

Appeller à la générosité des officines privées, c'est effectivement une démarche initiée au sein même du CHU de Reims par... les syndicats.

" Face aux retards d'approvisionnement et à la demande accrue des soignants, plusieurs organisations syndicales nous ont proposé d'organiser la collecte de matériel médical auprès des pharmaciens", explique Cédric Garot, directeur adjoint du CHU en charge des services techniques, logistiques et achats. 

Une proposition bienvenue, au moment où la production de matériel médical tourne au ralenti, avec des délais rallongés auprès des fournisseurs, à l'instar des masques. 

"Cela nous a vraiment aidé, nous avons reçu beaucoup de matériel", poursuit Cédric Garot. "A tel point qu'on a meme pu  "dépanner" à notre tour l'hôpital d'Epernay. Pour expliquer aux pharmaciens notre démarche et les rassurer au moment où ils sont sollicités parfois de manière malveillante, j'ai également rédigé une attestation à produire dans chaque pharmacie."
 

Un appel aux dons relayé notamment sur la page Facebook de la section force ouvrière de l'hôpital. Yamina Duchatel est aide médico-psychologique et déléguée FO : c'est elle qui est en charge des collectes sur le terrain. Chaque jour elle pousse les portes d'une quinzaine de pharmacies. 
 
 
 

"Les pharmacies ont immédiatement joué le jeu et il faut leur rendre hommage car elles sont elles-mêmes en grande souffrance."
-Yamina, salariée du CHU 


"Nous avons récupéré des saturomètres qui servent à mesurer le taux d'oxygène dans le sang, des trotteuses pour prendre le poux, des tensiomètres, des stéthoscopes... Autant de matériel dont nous disposons en quantité en temps normal. Mais avec le Covid-19, on ne peut pas utiliser le même thermomètre pour deux patients : il faut un protocole particulier pour éviter que le virus ne se "fixe" dessus et contamine encore plus de monde", précise Yamina.
 

De nouveaux besoins apparaissent tous les jours

Un besoin parfaitement intégré par Aline, pharmacienne dans le quartier Neufchâtel, qui elle, vient de donner à Yamina un auto-tensiomètre d'une valeur de 30 euros. "J'en aurais bien donné plus mais je n'en ai plus beaucoup et pour le moment on ne peut plus passer commande...Si on peut faire un petit geste c'est tant mieux, on sait qu'ils sont complètement débordés au CHU... Et le Covid-19, on le vit également nous-mêmes de près : deux de mes salariés sont tombés malades..." 

Pour Cédric Garot, outre les thermomètres et les tensiomètres, de nouveaux besoins apparaissent tous les jours, notamment concernant les respirateurs pour les patients, et les surblouses pour les soignants.

Mais là, impossible de faire appel aux pharmacies... "Afin d'anticiper, on passe par des intermédiaires qui travaillent avec des usines chinoises."

Mais pour l'heure, aucune date de livraison n'est connue...
 
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