Coronavirus : les entreprises de garde d'enfants s'adaptent

Assaillis de demandes depuis vendredi matin, les professionnels de la garde d'enfance à domicile ont imaginé des systèmes de gardes partagées. 

" Depuis ce matin, le téléphone n'arrête pas de sonner ! "

Joël Allart, le gérant de la société Happy Sphère à Reims est formel : l'annonce des fermetures d'écoles pour éviter la propagation du coronavirus a pris de court beaucoup de parents, dans l'impossibilité de faire du télétravail ou de se mettre en arrêt. Des familles sans solutions qui ne cessent de l'appeller pour décrocher une nouvelle nounou in extremis, parmi les 150 que compte l'antenne rémoise de l'entreprise.

3 enfants et 3 familles maximum 

"Nous sommes nous-mêmes propriétaires de 5 mini-crèches sur Reims qui accueillent 75 enfants en temps normal, explique t-il. La priorité a été de trouver des solutions pour nos clients puis pour ces autres familles. C'est ainsi que l'idée de la garde partagée a germé."

Le principe est simple : réunir 3 enfants maximum issus de 3 familles différentes au domicile de l'une d'entre elles, et diviser les frais de garde entre familles. 

"Nous facturons 21 euros de l'heure la garde d'enfants aux familles, ce qui fait en moyenne 3600 euros par mois pour 40 heures semaine, poursuit-il. Avec ce système, chaque famille ne devra plus débourser que 1200 euros, sans compter la prestation d'accueil jeune enfant de la CAF, de 700 euros en moyenne, selon les revenus des parents. Dans notre malheur, la fermeture a la "chance" d'intervenir le 15 mars : ces 1.200 euros seront donc répartis, 600 euros en mars et 600 en avril. Avec les 700 euros de la CAF pour les enfants de moins de 3 ans, le reste à charge sera dérisoire pour les familles, poursuit-il."
 

Aucune sortie dans les parcs 

A charge pour les familles de se mettre d'accord sur le choix de la nounou et à valider le domicile. Quoiqu'il en soit, tous les enfants resteront confinés dans les appartements, sans sorties au parc ou ailleurs. 

Chez Kangourou kids, autre entreprise du secteur, la garde partagée a également très vite été proposée, pour 4 familles et 4 enfants maximum cette fois-ci. "Des parents ont annulé des gardes mais se sont engagés à assurer un minimum d'heures aux nounous. Beaucoup ont annulé leurs traditionnelles heures du soir pour se rabattre sur des journées entières ou des demi journées. Quasiment toutes nos nounous continueront de travailler, pas question de chômage technique ou partiel," explique Cindy Brun, la responsable d'agence. 

Concernant le coût de la garde, selon plusieurs clients de l'entreprise, certains employeurs s'apprêtent à financer une partie des frais de leurs salariés, notamment dans le secteur pharmaceutique. 

"Beaucoup de parents nous appellent également pour annuler des nounous en expliquant mettre à contribution les grands-parents, conclue Cindy Brun. On tente alors d'expliquer qu'il vaudrait mieux éviter pour protéger justement ces grands-parents du coronavirus, mais c'est délicat. Nous ne sommes pas parents."




 
L'actualité "Société" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Grand Est
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité