Face à la cinquième vague de Covid-19, le centre hospitalier universitaire de Reims (Marne) annonce ce vendredi 10 décembre le déclenchement de son plan blanc.
Le plan blanc est de nouveau déclenché au centre hospitalier universitaire (CHU) de Reims "du fait de l’évolution de l’épidémie de Covid-19". La direction de l'établissement l'annonce ce vendredi 10 décembre 2021 dans un communiqué.
Elle met en avant le "risque d’un afflux de patients de grande ampleur au CHU de Reims et [une] situation de tension sur la disponibilité des lits d’hospitalisation".
"Ce dispositif permet à l’établissement de mobiliser toutes les ressources nécessaires, humaines et matérielles, en vue d’assurer la continuité des soins à tous les patients", ajoute le communiqué.
Le CHU enregistrait vendredi 30 octobre "24 patients Covid en hospitalisation" et "9 patients Covid en réanimation dont 8 non vaccinés". L'hôpital compte "15 lits de réanimation et 27 lits d’hospitalisation en médecine" dédiés au Covid-19. Dès le 13 décembre, il pourra compter sur "33 lits" de médecine, des capacités "amenées à évoluer en fonction des besoins supplémentaires", précise l'hôpital.
En plus de l'accueil des patients Covid, le CHU de Reims doit faire face à de nombreux passages aux urgences, en lien avec les pathologies hivernales mais aussi en raison d'une grève qui touche les urgences de la clinique de Bezannes, près de Reims.
"En ce moment c'est une catastrophe. On aurait autour de 170 passages aux urgences par jour", confirme Cédric Renard, secrétaire général de Force ouvrière au CHU de Reims, qui évoque des temps d'attente logiquement allongés.
Jeudi, dans un tweet, le CHU invitait d'ailleurs ceux qui souhaitent se rendre aux urgences à d'abord contacter leur médecin traitant, SOS Médecins ou le Samu.
L'annonce du déclenchement du plan blanc a suscité, selon le représentant Force ouvrière, une grande inquiétude parmi les agents. Déjà usés par les vagues successives, ils redoutent de devoir revenir travailler sur leurs congés ou leur temps de repos.
"La direction dit qu'elle va essayer de ne pas revenir sur les congés qui ont été actés. Mais est-ce qu'elle pourra tenir cet engagement ? On ne peut pas le dire", complète Bénédicte Dongois, secrétaire générale adjointe de la CGT au sein du CHU de Reims.
"Les lits de médecine sont actuellement occupés à un pourcentage très important. Les lits de réa sont occupés aussi parce que les interventions sont maintenues pour l'instant", ajoute-t-elle.
Les syndicats espèrent obtenir des précisions en début de semaine prochaine, notamment sur la possibilité de recrutement extérieurs pour renforcer temporairement les équipes. Le 6 décembre, l'Agence régionale de santé du Grand Est avait lancé un appel à tous les professionnels de santé pour venir renforcer les structures de soin.
Plan blanc déclenché dans huit régions
Au niveau de la région Grand Est, on compte au 9 décembre 1 226 personnes hospitalisées et 238 personnes admises en soins critiques en raison du Covid-19. Cela correspond à un taux d'occupation des lits de réanimation et de soins critiques de 51 % par rapport à la capacité initiale avant la crise sanitaire.
À l'heure actuelle, le plan blanc est déclenché pour l'ensemble des établissements de santé publics et privés de huit régions métropolitaines : l'Île-de-France, les Pays de la Loire, l'Occitanie, la Bourgogne-Franche-Comté, la Corse, la Provence-Alpes-Côte-d'Azur, l'Auvergne-Rhône-Alpes et les Hauts-de-France.
Dans le Grand Est, il n'est pas actif pour l'heure au niveau régional. Mais il a déjà été déclenché dans plusieurs établissements, par exemple à Metz-Thionville, à Nancy, à Mulhouse ou encore à Strasbourg.
"L'épidémie est nationale"
Jeudi 9 décembre, le ministre de la Santé interrogé sur France 2 indiquait que ce plan "sera d'ailleurs probablement national d'ici à quelques jours, puisque chaque région l'une après l'autre (le) déclenche".
"L'épidémie ne touche pas en particulier une région, elle est nationale, tous les territoires sont absolument touchés et il y a désormais un malade qui entre en réanimation toutes les six minutes dans notre pays", avait ajouté Olivier Véran.