Pendant six mois, des archéologues ont fouillé une zone où doit être construit un site de stockage d’électricité près de Reims, dans la Marne. Ces fouilles préventives ont notamment permis de découvrir une villa gallo-romaine de 8 000 mètres carrés. Mais pas que...
À Cernay-lès-Reims, dans la Marne, des fouilles préventives ont été organisées sur une parcelle où doit bientôt être construit un site de stockage d'électricité. Pendant six mois, les archéologues du Grand Reims ont peu à peu dévoilé les restes d’un vaste établissement gallo-romain sur ce site de près de trois hectares. Il a fallu creuser, gratter, mesurer pour mettre au jour ces murs en carreaux de craie ou en pierre.
"Notre travail a consisté à nettoyer l’ensemble des vestiges, pour avoir un plan le plus complet possible, indique Sidonie Bundgen, responsable scientifique d’opération au service archéologie du Grand Reims. Ensuite, avec une pelle, on a réalisé des sondages pour essayer de comprendre comment c’était organisé et construit."
Ces fouilles ont permis d’établir le plan d’une villa de 8 000 mètres carrés. Entre le Ier et le IVe siècle de notre ère, elle était sans doute occupée par de riches propriétaires, habitant également dans le centre de Reims.
"Une partie de ces bâtiments nous ont livré des indices de luxe, que ce soit dans la consommation notamment d’huîtres ou de coquillages. Mais aussi un décor qui va être peint, qui nous montre que nous ne sommes pas juste dans des locaux techniques, mais qu’on a quand même un espace d’habitat assez luxueux", décrit Sidonie Bundgen.
Tranchée allemande
Des vestiges gaulois ont également été retrouvés sur ce site. Mais d’autres découvertes sont plus récentes. C'est le cas d'une tranchée allemande de la Première guerre mondiale.
"On va retrouver pas mal de pièces d'armement. Des balles de fusil, que nous ne conservons pas, et quand on a de la chance, de petits objets de la vie quotidienne. Par exemple, un petit bougeoir fabriqué avec un matériau local, la craie qu'on trouve dans le sol ici. On peut lire les inscriptions Reims 19… Ce n'est pas encore lisible mais c'est sans doute 1914, 1918", précise Nicolas Garmond, responsable scientifique d’opération au service archéologie du Grand Reims.
Après les fouilles, place à l’analyse, les pièces les plus intéressantes seront conservées et étudiées. Elles n’ont sans doute pas encore livré tous leurs secrets.