Depuis lundi 25 mai, la vie culturelle rémoise reprend peu à peu des couleurs. La médiathèque Jean-Falala a mis en place un système de drive et le musée Saint-Remi a rouvert en limitant la fréquentation à 20 personnes par jour.
"Vous avez reçu le SMS?" Aux abords du parvis de la cathédrale de Reims, les employés de la médiathèque Jean-Falala vérifient qu'aucune entrée n'est fortuite. Plus question de rester dans les lieux, désormais, les prêts se réservent en ligne. Une fois la commande préparée, l'abonné reçoit un message sur son téléphone l'avisant de la nouvelle.En tout, ce sont près de 3.300 documents qui ont été réservés (livres, bandes-dessinées, jeux, DVD). "Le plus gros des commandes a été passé le lendemain de l'annonce de l'ouverture du drive, lundi 25 mai", s'étonne Frédéric, habituellement employé à la bibliothèque Carnegie, qui se situe à quelques pas.
Un manque pour les abonnés
Et le bibliothécaire de remarquer : "Il y a eu un vrai manque. D'habitude, on limite les réservations à 15 documents par carte. Là, on a été un peu plus souple, beaucoup sont allés jusqu'au plafond." C'est d'ailleurs le cas d'Apollonia, 10 ans, fan du Club des cinq, mais aussi de l'Atelier de danse et Ducobu. A ses côtés, sa mère Astrid abonde : "On a pris 25 livres. Des romans et des BD pour la petite, car pendant le confinement, on a dû acheter tout le club des cinq à cause de la fermeture de la médiathèque." Pour elle, ce sera livres de crochet, loisirs créatifs et apprentissage de l'italien.Pour Béatrice aussi, le manque s'est fait sentir. Elle repart la besace remplie de livres d'architecture et de patrimoine. "J'en ai besoin, je suis venue renouveler", s'exclame-t-elle, soulagée d'avoir pu réserver les références qu'il lui fallait. D'ailleurs, les livres qu'elle a déposés seront mis en quarantaine pendant une dizaine de jours, ce qui allongera les délais d'attente.
Après la médiathèque Jean Falala, le même dispositif sera mis en place dans les médiathèques Croix-Rouge et Laon-Zola à partir du 2 juin, avec également un retrait des documents du mardi au samedi de 14h à 18h.
Les musées de la ville rouverts
Du côté du musée Saint-Remi aussi, on s'adapte à la crise sanitaire. Des sens de circulation ont été mis en place pour qu'un minimum de personnes se croisent. La boutique et les casiers sont fermés. La fréquentation est limitée à 20 visiteurs au même moment au sein du musée, un chiffre qui n'a pas encore été atteint depuis sa réouverture mardi 26 mai.Le musée du fort de la Pompelle (12 personnes maximum en simultané) et celui de la Reddition (8 personnes maximum en simultané) ont également rouverts leurs portes dans la Cité ses sacres.
Côté expositions temporaires, tous les musées de la ville ont dû les reporter. "On y réfléchit effectivement : on a beaucoup d'intervenants, dont les commissaires d'exposition et les équipes de menuiserie, qu'il faut à nouveau contacter et coordonner, explique Georges Magnier, directeur des musées de la ville de Reims. On ne sait pas encore avec précision quand ce sera reporté." Et de préciser : "À Saint-Remi, une exposition d'art contemporain devait être inaugurée mi-mai, elle le sera au mieux mi-juillet et au plus tard en septembre."
À ses côtés, Bénédicte Hernu, directrice du musée Saint-Remi, abonde : "On a reporté la nuit des musées qui aura lieu mi-novembre et nous avons décliné la visite des jardins sur le numérique." Effectivement, le musée a misé sur la toile en renforçant sa communication sur les réseaux sociaux. D'ordinaire, les musées de la ville de Reims accueillent entre 70 et 80 visiteurs par jour sur la période d'avril à octobre. Un manque à gagner côté billetterie que seuls les visiteurs pourront désormais combler.