Le personnel de la résidence des Girandières à Reims (Marne) dénonce des conditions qui se sont dégradées depuis le placement en redressement judiciaire du groupe Réside Etudes Séniors en juin dernier. Une partie des salaires ne sont plus versés. Une manifestation était organisée ce samedi 12 octobre.
Résidents, familles et salariés font front commun. La centaine de locataires et la vingtaine de membres du personnel de la résidence des Girandières, dans le centre de Reims (Marne), veulent alerter la direction du groupe.
"Dans aucune entreprise, on peut tolérer ça. Aujourd'hui, on tolère des problématiques de paie importantes. J'ai des collègues qui ne sont pas payés depuis deux mois. Il y a des collègues, dont moi-même, qui n'ont pas leur salaire en totalité. Ce n'est pas possible et ce n'est pas tolérable", indique Priscilla Guider, la directrice adjointe de la résidence et déléguée du personnel.
La situation est intolérable et invivable pour des agents dévoués qui ont choisi de rester au service des personnes âgées malgré les difficultés qu'ils rencontrent. "Vous avez les loyers et les factures non payées. Les collègues pareil. Donc on se retrouve dans une situation où il faut négocier avec le banquier. Des collègues ont les huissiers à la porte, donc ce n'est pas tenable", assure Fabienne Hachette, auxiliaire de vie sociale.
Une cinquantaine de salariés sont concernés par des problèmes de traitement des salaires, sur les 1 400 du groupe, selon l'entreprise. Dans un communiqué, elle explique que "des difficultés informatiques ont été rencontrées, auxquelles se sont ajoutées des difficultés dans le traitement administratif". Les virements devraient intervenir courant de semaine prochain pour les cas résolus, ajoute Réside Études Seniors.
Redressement judiciaire
Mais depuis le placement en redressement judiciaire du groupe en mars, les services pour les résidents aussi se sont dégradés. "Le chauffage qui chauffe le bas et la salle à manger est en panne depuis le mois de février. Et ça n'a jamais été réparé", confie ainsi Cécile Lefebvre, résidente des Girandières, âgée de 88 ans.
Au-delà du chauffage qui manque dans les parties communes, des fournitures ne sont plus livrées. Le papier toilette manque, les serviettes de table restent sales. Pour les locataires, la facture reste la même. "J'ai bossé comme un malade toute ma vie et je me retrouve ici à me faire plumer comme un pigeon de classe", maugrée Daniel, qui règle 3 600 euros chaque mois.
Les salariés rémois envisagent d'organiser une manifestation avec les 72 autres résidences du groupe devant le siège en région parisienne. Le tribunal de commerce de Paris doit statuer sur les offres de reprise le 4 novembre prochain.