Mathilde, étudiante en psychologie. Et depuis 2023, également professeure de ukulélé, ce petit instrument à cordes ressemblant à une guitare miniature et venu des îles de Hawaï. Elle raconte sa passion.
Étudiante le jour, professeure de ukulélé le soir. Mathilde, 23 ans, aime jouer de cet instrument à cordes en vogue, et depuis l'an passé, s'est mise à enseigner aux autres comment en jouer.
Elle est loin, l'époque où le petit instrument originaire des îles d’Hawaï (États-Unis) n'était associé qu'au chanteur Israel Kamakawiwoʻole (plus connu sous le nom d'Iz) et son Over the Rainbow. La jeune femme le certifie : le ukulélé peut se jouer avec toutes les chansons, pourvu qu'il existe une partition.
Aux origines, la musicienne amateure confie à France 3 Champagne-Ardenne que "depuis plusieurs années, j'écrivais des chansons. J'aimais beaucoup ça. Mais ça restait des chansons a capella, car je n'avais aucun instrument pour m'accompagner. C'était vraiment dommage."
Un instrument facile à se procurer
Jusqu'à la découverte du fameux ukulélé, grâce à une vidéo de la Youtubeuse AB Glover. "Elle écrit des chansons originales en s'accompagnant d'un ukulélé. Le lendemain, je me suis dit que j'allais faire la même chose." C'était en 2021 (voir un extrait musical de cette vidéaste ci-dessous).
Le ukulélé peut se trouver dans n'importe quelle boutique vendant des instruments de musique. Plusieurs marques sont disponibles. "En général, il y a trois tailles : grande, moyenne, petite. Les prix tournent entre 60 et 150 euros."
Il est aussi possible d'en trouver pour bien moins cher sur le très connu - et honni - site de vente en ligne de Jeff Bezos. Mais attention, "la qualité n'est pas au rendez-vous", prévient Mathilde. Il en est même pour les modèles destinés aux enfants.
Il y a plein de couleurs disponibles. Notre musicienne en herbe a opté pour une teinte bois clair, assez classique et généralement synonyme de qualité. Au total, elle possède trois ukulélés. Le premier, peu coûteux, en ligne; et les deux autres d'une bonne marque en boutique, pour un peu plus cher.
Les bases s'apprennent très vite
"Ça s'apprend un peu comme la guitare. On peut le faire un peu à la professionnelle : avec le vocabulaire du milieu, en ayant fait du solfège... Ou alors on peut le faire en amateur, en cherchant des tutoriels sur Youtube. Ça s'apprend très vite."
Dans les deux cas, on apprend les différents accords, les positions des doigts sur les cordes, et en voiture Simone. Sans oublier les fameuses Strumming patterns, "pour donner un peu de rythme à la musique". Sinon, on peut se contenter "des arpèges, comme à la guitare. On gratte alors corde par corde pour faire une mélodie."
On me demande pas mal d'en jouer, durant les repas de famille.
Mathilde, ambassadrice du ukulélé
Depuis qu'elle s'y est mise, Mathilde est la coqueluche de sa famille. "On me demande pas mal d'en jouer, durant les repas de famille. Il y a toujours une surprise, parce que les gens ne s'attendent pas à ce genre de sonorités, ni qu'on puisse jouer des chansons populaires que tout le monde connaît. Ils s'attendent plutôt à des choses très exotiques." Le résultat est décrit comme "beau et doux à écouter".
Toute chanson ou musique est déclinable au ukulélé, pour peu que les accords ou partitions se trouvent sur le vaste Internet (ce qui peut exclure celles que personne n'écoute). "Dans la grande majorité, on trouve. Il y a des sites qui répertorient les chansons, et on a beaucoup de tutos Youtube."
Un intérêt grandissant pour cet instrument
Depuis le début des cours qu'elle donne, en 2023, elle ne cesse d'en redemander. "J'avais un niveau suffisant pour enseigner les bases aux gens. J'ai trouvé ça tellement bien que je n'arrête plus, je cherche toujours des nouveaux élèves."
Une fois qu'on connaît, il ne reste plus "qu'à pratiquer pour s'améliorer". Il ne faut pas beaucoup de leçons pour maîtriser les bases. Mais pour le moment, Mathilde peine à trouver des personnes intéressées parmi ses collègues de la faculté de psychologie de Reims (Marne), où elle étudie suite à une reconversion professionnelle (elle était aide-soignante). "J'ai essayé d'en convertir, mais je n'en ai pas trouvé dans ma promo."
Elle a glissé une annonce sur LeBonCoin, peu suivie. Une affiche a trouvé place sur son campus, mais aussi dans la boulangerie où elle a ses habitudes. Elle a aussi trouvé un élève sur Jodel, une application de discussions et échanges anonymes en ligne, plus populaire en Allemagne qu'en France, mais qui abrite tout de même un certain public.
Mathilde ne serait pas contre donner un petit concert improvisé avec ses congénères. Elle se verrait bien aussi (mais n'ose pas encore) jouer en pleine rue, pour le plaisir des passantes et des passants. "Un jour, ça viendra", espère-t-elle.
Si vous ne vivez pas à Reims, une simple recherche Google associée au nom de votre ville vous permettra sans doute de trouver de quoi apprendre à jouer de cet instrument qui gagne à être connu..