ENTRETIEN. Film sur l'Abbé Pierre : l'acteur Henri Giey, comédien de Reims, raconte sa participation au tournage

Henri Giey tient un rôle dans le film "L'Abbé Pierre" de Frédéric Tellier. S'il ne détient pas le rôle-titre, détenu par Benjamin Lavernhe, il rapporte toutefois plein d'anecdotes du tournage. Que ce comédien de Reims partagera ce lundi 9 octobre, à l'avant-première du film, au cinéma Gaumont de Thillois (Marne).

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L'Abbé Pierre n'est plus depuis 2007. Mais son souvenir est intact chez une large partie de la population française. Qui ne connaît pas Emmaüs, la communauté qu'il a fondée après la guerre ?

Ce souvenir n'est pas près de se dissiper avec la diffusion à venir d'un film biographique sur Henri Grouès, le vrai nom de l'Abbé Pierre. Réalisé par Frédéric Tellier, il est diffusé sur grand écran en avant-première le soir de ce lundi 9 octobre 2023, au cinéma Gaumont de Thillois, en banlieue de Reims (Marne).

Parmi le casting, on retrouve un acteur bien connu des fans de la série Le Code : Henri Giey. Une partie de la saison 2 (celle où il apparaît) a été tournée à Reims. Et justement, c'est un Rémois. Il se dit très attaché à sa ville.

VIDÉO : la bande-annonce du film L'Abbé Pierre - Une vie de combats, en salle le 8 novembre 2023 

L'Abbé Pierre, un Résistant

France 3 Champagne-Ardenne l'a donc contacté pour avoir un retour de son expérience devant la caméra. Il a joué Gabriel. C'est le prénom d'un ange, mais rien à voir avec la dimension ecclésiastique de la vie de l'Abbé Pierre : il s'agit d'un résistant. 

"C'est un jeune qui a pris le Maquis." Des groupes formés pour participer à la Résistance française, pendant la Seconde Guerre mondiale. "Un personnage, fictif, qui côtoie l'Abbé Pierre. Il l'aide à faire passer des Juifs à travers la frontière suisse."

L'Abbé Pierre est actif dans les Maquis du Vercors et de la Chartreuse, notamment. C'est de là qu'il tire son surnom de clandestinité, Abbé Pierre, qu'il va porter toute sa vie durant. Arrêté par la Gestapo en 1944, il est relâché et il s'enfuit en Espagne pour rejoindre le Général de Gaulle à Alger. Ce dernier lui doit notamment d'avoir fait passer en douce Jacques, son petit frère paralysé, en Suisse. Après la guerre, il lui suggère de se présenter aux élections législatives. On le trouvera donc en soutane sur les bancs de l'Assemblée (ce qui ne serait plus possible aujourd'hui). 

Mais revenons à Gabriel. Certes, c'est un petit rôle. "Mais j'ai eu une belle semaine de tournage", tient à souligner le comédien passé par le cours Florent. Si ce n'est que quelques minutes dans le film, on parle quand même d'un long-métrage sélectionné pour le festival de Cannes.

Petit rôle, mais gros film

"J'ai toujours voulu être acteur", confie Henri Giey. "Je suis extrêmement heureux du moindre tournage. Surtout sur un projet comme celui-ci. L'Abbé Pierre, c'est tout de même un très gros film, avec un gros budget. Forcément, on est très content d'y participer."

Avec l'espoir que ça ne soit que le début... Le film dure 2h20. "Le film était beaucoup plus long, initialement. Malheureusement, ils ont dû couper au montage pour que les gens aillent en salle. Moi, j'ai une scène avec Benjamin Lavernhe [qui joue le rôle-titre de l'Abbé Pierre; ndlr] qui a dû être coupée pour que le film soit plus court. Petit regret, mais c'est le réalisateur qui décide : il fait le mieux pour le film."

Le comédien rapporte "un tournage impressionnant. On a tourné à côté de Lyon, à Chambéry, dans les montagnes. C'était vraiment des décors qui étaient fabuleux." Et Benjamin Lavernhe semblait remarquable lui aussi. "J'ai tourné à ses côtés : pour moi, c'est un très grand acteur. Partager des scènes avec lui, c'était tout simplement phénoménal." Ce dernier a été à l'affiche du Sens de la fête (avec le mythique Jean-Pierre Bacri) et a joué le troisième rôle dans Jeanne du Barry

"J'en retire énormément d'expérience. Frédéric Tellier est aussi un grand réalisateur. Il a tourné avec Pierre Niney, avec Gilles Lelouche. C'était une expérience fabuleuse. J'espère signer prochainement pour un nouveau film avec Frédéric Tellier", s'amuse-t-il. 

À la rencontre du public

Henri Giey sera donc présent au Gaumont de Thillois ce soir. Modeste, il précise que "je ne vais pas dire grand-chose... C'est surtout le réalisateur et le scénariste, qui seront présents, qui vont répondre aux questions du public." Mais il n'est évidemment pas contre échanger avec l'auditoire (voir le cinéma sur la carte ci-dessous).

"C'est un film merveilleux. Frédéric Tellier a réussi à le lier avec des sujets d'actualité d'aujourd'hui. Contrairement à Hiver 54 avec Lambert Wilson [qui lui a valu le César du meilleur acteur de 1990; NDLR], ce film se plonge sur toute la vie de l'Abbé Pierre. De sa jeunesse jusqu'à sa mort. On apprend énormément de choses sur l'Abbé Pierre qu'on ne connaît pas forcément. Je trouve le film extrêmement touchant, Benjamin Lavernhe phénoménal. Ça nous permet de nous rendre compte du personnage entier qu'était l'Abbé Pierre." 

Ce ne sera pas la première fois qu'il regarde ce film projeté : il a pu le découvrir sur les marches du festival de Cannes, au mois de mai. Comme un grand. 

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