La communauté urbaine de Reims a voté ce 18 novembre la résiliation du contrat la liant à MARS, la société concessionnaire des transports publics. À la Citura, les syndicats s'apprêtent à déposer un nouveau préavis de grève.
19h48, la résiliation est votée avec une écrasante majorité. Le conseil communautaire du Grand Reims vient de mettre fin au contrat qui liait la communauté urbaine à la société MARS, gestionnaire des bus et des tramways.
Avant le vote, face au conseil, Catherine Vautrin, sa présidente, est revenue pendant de longues minutes sur cette décision : "Cette délibération mérite bien sûr toute notre attention puisque il s'agit des transports de nos collectivités. Trois points résument les difficultés rencontrées par le concessionnaire du réseau : il n'est plus adapté à la taille de notre territoire, il ne répond pas à l'impérieuse nécessité énergétique et il représente un coût financier élevé."
Ce contrat, qui courait jusqu'en 2034 avait été signé en 2006. À l'époque, le Grand Reims ne comportait que 16 communes contre 143 aujourd'hui.
Au fond de la salle, une poignée de chasubles rouges attirent l'attention. Une dizaine de membres de l'intersyndicale CGT, UGICT-CGT et Solidaires des transports urbains du Grand Reims ont fait le déplacement. Ils écoutent attentivement, l'air grave. Car pour eux, la pilule ne passe pas.
Nouvelle grève le 18 décembre et le 3 janvier
Un peu plus tôt dans la journée, salariés et syndicats de la Citura se sont donné rendez-vous devant le dépôt, rue André Huet. À l'ordre du jour de leur assemblée générale : la suite à donner à la mobilisation.
Un préavis a été déposé pour la période du 17 septembre 2021 au 1er janvier 2022 et deux journées de grève, très suivie, ont déjà eu lieu : l'une ce jeudi 18 novembre et l'autre le 17 septembre. "Ce n'est que le début. Aujourd'hui, on s'inscrit dans le mouvement d'après. Nous réclamons un mode de gestion plus vertueux !", détaille Jérôme Briot, représentant de l'intersyndicale.
À main levée, la majorité des salariés présents votent pour la reconduction de la grève. Deux jours stratégiques ont été choisis : le 18 décembre, dernier samedi avant Noël et le lundi 3 janvier, jour de la rentrée.
"Évidemment, nous n'avons pas choisi ces dates par hasard, développe Jérôme Briot de l'intersyndicale. Dès la semaine prochaine, on va déposer un nouveau préavis de grève, plus long. On déclenche une nouvelle alarme sociale, espérons qu'on soit entendus !"
Ras le bol des privatisations
Leur cri de colère résonne depuis le 2 septembre dernier. C'est à cette date que Catherine Vautrin, présidente du Grand Reims, a annoncé la résiliation du contrat qui liait la communauté urbaine à MARS, (mobilité agglomération rémoise) le concessionnaire du réseau.
Aujourd'hui, pour l'intersyndicale de la Citura, ce n'est pas la résiliation en elle-même qui pose problème.
On en a ras le bol des privatisations ! À cause des opérateurs privés, le dialogue social est impossible. Les décisions, elles sont prises par les collectivités et nous, on les subit, on ne peut pas directement leur parler de nos problèmes.
Jérôme Briot, représentant de l'intersyndicale Citura
Les salariés réclament donc une gestion totale de cette activité par la communauté urbaine elle-même. Dès lundi, ils comptent envoyer une lettre à Catherine Vautrin en expliquant leurs préoccupations et en détaillant leurs revendications.
"Evidemment, nous sommes inquiets pour nos emplois ! En 2014, lors de la renégociation du contrat avec MARS, 80 emplois ont disparu de l'entreprise. On en a marre de passer régulièrement à la moulinette, selon le bon vouloir des politiques. Je le dis et je le répète : c'est le début d'une action de longue haleine !", conclut le représentant de l'intersyndicale, Jérôme Briot.