Pendant la grossesse, pas d'alcool !

Sous-estimés, les dégâts de l'alcool pendant la grossesse sont pourtant catastrophiques et irréversibles pour les nouveaux-nés. En ce mois de septembre, Santé Publique France lance une grande campagne de sensibilisation pour alerter les futurs mères. 

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Retard mental, hyperactivité, déficit de l’attention, de la mémorisation,  anomalies physiques… les dégâts causés par la consommation d’alcool sur le fœtus sont nombreux et même s’ils restent tabous ou méconnus, ils sont bien réels.


Plus d’une naissance chaque jour concernée

C’est ce que vient de révéler la première enquête épidémiologique menée par Santé Publique France.
L’équipe du programme de surveillance en santé périnatale a analysé toutes les bases de données des centres hospitaliers français pour les nouveau-nés, âgés de 0 et 28 jours, nés entre 2006 et 2013.


Le constat est sans appel

3207 bébés sont nés avec des conséquences de l'alcoolisation fœtale. Et dans ce triste palmarès notre région la Champagne-Ardenne figure en troisième position des régions les plus touchées juste derrière la Réunion et la Haute Normandie.
« Ces chiffres ne représentent pas la réelle prévalence !  s’exclame Catherine Metelski, présidente de l’association vivre avec le SAF. « Les données ont été récoltées via le logiciel de facturation des hôpitaux qui ne tient pas compte des pathologies. Les trois-quarts des nouveau-nés soufrant d’un syndrome d’alcoolisation fœtale peuvent être passés au travers de ce recensement, et puis il ne prend pas du tout en compte ceux très nombreux, chez qui les premiers symptômes apparaissent après le 1er mois de vie…. Mais bon, c’est un premier départ…   »


Des mères sous informées et des professionnels mal formés.

En 2013 la Haute autorité de Santé tentait déjà de tirer la sonnette d’alarme en publiant une fiche mémo pour les médecins généralistes, pédiatres, gynécologues, sages-femmes…. Afin de faire le point sur les bonnes pratiques, en voici un extrait : « Chez la mère : demander systématiquement aux femmes désirant une grossesse, aux femmes enceintes et aux femmes venant d’accoucher leurs habitudes de consommation d’alcool, en faire préciser les modalités d’usage et les périodes de consommation au cours de la grossesse. »

Afin d’aider les professionnels à repérer les grossesses à risque, plusieurs questionnaires comme le FACE ont été mis en place. Mais dans les cabinets médicales combien de femmes enceintes ont eu ce document entre les mains.

« La prévention n’est pas à la hauteur, poursuit Catherine Metelski, dans leurs études les médecins généralistes n’ont pas été formés à ce problème et même s’ils sont bien conscients des effets de l’alcool sur le fœtus, ils n’osent pas en parler …  Les sages-femmes se sont d’avantage emparés de la question, mais leur action reste inégale sur le territoire et dans les faits, une femme peut tout à fait vivre ses 9 mois de grossesse sans avoir jamais été informée des risques liés à l’alcool pour le fœtus. » Une réalité confirmée par l'enquête de Santé Publique France qui révèle que "Près de 6 femmes sur 10 ont déclaré avoir été informées des risques de la consommation d’alcool par le médecin ou la sage-femme les suivant ou les ayant suivies et qu'une 1 sur 10 a déclaré avoir consommé de l’alcool occasionnellement pendant sa grossesse."


400 pathologies liées à la consommation d'alcool pendant la grossesse

La consommation d'alcool a des répercussions immédiates sur le fœtus et ceux à n'importe quel stade de la grossesse.
« L’alcool perturbe le développement du cerveau du fœtus. Il entraine des anomalies de migrations des neurones » nous explique le pédiatre Patrice Morville. Un phénomène irrémédiable qui peut favoriser l’apparition de près de 400 pathologies, voir pour les cas les plus extrêmes provoquer la mort du fœtus ou du nouveau-né.


Pendant la grossesse pas d’alcool !

Pour le fœtus l’alcool est un fléau, c’est la première cause de handicap mental non génétique ! Pourtant, il suffit de ne pas boire d’alcool pendant la grossesse pour l’éviter.


Expliquer, justifier

Pour les enfants victimes, la méconnaissance du syndrome d’alcoolisation fœtale a aussi des répercutions sociales. Bien souvent ils sont incompris, comme nous l’explique Laetitia, la maman adoptive d’Héloise 11 ans dans notre reportage. 
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