"Il manque six millions d'euros pour boucler le budget" : l'université de Reims alerte sur son fonctionnement pour 2025

L'université de Reims Champagne-Ardenne (URCA) redoute le pire pour son budget de l'année 2025. Les coupes budgétaires annoncées par l'État ont fait bondir de nombreux présidents en France, qui se voient dans l'obligation de trancher dans le vif pour l'année à venir.

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"Si on ne prenait pas de mesures sur notre budget, on pourrait ne pas pouvoir assurer les paies de novembre et décembre 2025", alerte le président de l'université de Reims Champagne-Ardenne (URCA), Christophe Clément, ce 27 novembre 2024. Les projections faites sur le budget 2025 viendraient mettre en péril le fonctionnement économique de nombreuses universités en France. Le président de l'université de Montpellier parle "d'une faillite" et la présidente de Lorraine évoque "une coupe pleine, que l'on ne peut plus tenir".

Six millions d'euros à trouver 

L'université de Reims qui accueille 34 000 étudiants et possède 37 laboratoires de recherche va donc devoir se réorganiser. Ses dépenses (246,5 millions d'euros) sur le budget 2024 sont plus élevés que ses recettes (241,3 millions d'euros). Sur l'année, l'université explique que 3,3 millions d'euros de mesures RH n'ont pas été compensées par l'Etat en 2024. Soit 8,2 millions d'euros depuis 2020.

"Si ces décisions de l'Etat sont maintenues, nous allons être coincés sur notre budget 2025", aborde Christophe Clément. Il explique ensuite. "Il nous manque six millions d'euros pour arriver à avoir un budget soutenable et validable par nos tutelles." Six millions manquants et qui ne sont pas compensables par les fonds propres de l'université, puisque l'augmentation des couts à leurs charges est déjà effective depuis plusieurs années. Malgré cette contrainte économique, le président a réaffirmé sa volonté de préserver la qualité de la formation pour ses étudiants et de maintenir l'offre.

Néanmoins, des modifications seront faites pour économiser 3,3 millions d'euros. Parmi elles, on retrouve :

  • Une réduction de 20% sur le fonctionnement de l'investissement global de l'université.
  • Un arrêt complet des activités pendant les congés avec une période de fermeture d'une semaine par période scolaire (vacances de février, printemps et Toussaint).
  • Un renouvellement du personnel où certains départs en retraite ne seront pas compensés.
  • Une baisse de 20% de la dotation doctorale permettant à des étudiants de réaliser leurs thèses sur trois ans, où une économie de 720 000 euros est espérée dans trois ans.
  • Une réorganisation des groupes d'enseignement pour limiter le nombre d'heures.

Les cinq sites de formation de l'université de Reims sont concernés

Ensuite à moyen terme, "on n'exclut pas de fermer certaines formations parce qu'à un moment, on n'arrivera plus à soutenir financièrement toutes les formations", déclare Christophe Clément. Il assure néanmoins faire tout son possible pour ne pas en arriver là. Selon lui, quatre universités sur cinq en France rencontrent les mêmes problèmes et réalisent le même type de démarches qu'à Reims.

Enseignant à l'université de Reims, Alexis Lévrier confirme de son côté une situation tendue. "L'État nous impose des réductions budgétaires drastiques dans l'urgence, qui vont nous obliger à supprimer certains de nos cours dès le mois de janvier. C'est un problème national, toutes les universités ou presque sont dans ce cas. Si ce désengagement persiste, c’est l’avenir même des étudiants de la région qui sera menacé. La situation est d’autant plus révoltante que, depuis la réforme de l’apprentissage, des sommes considérables ont été dépensées par l’État au bénéfice de formations non reconnues créées par des établissements privés à but lucratif. Cet argent aurait dû revenir aux universités". 

Enfin, des projets d'investissements ou de rénovation énergétiques de bâtiments ont été décalés à 2026. L'université de Reims devra rendre son budget prévisionnel de 2025 le mardi 3 décembre au rectorat, avant une réponse attendue le 17 décembre prochain.

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