Patrick Hetzel, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a présenté à l'occasion d'un déplacement à Metz les dispositions réglementaires prises en application de la Loi Levi pour favoriser l’accès des étudiants à une offre de restauration à tarif modéré sur tout le territoire. Cette aide de 20 à 40 euros par mois concerne le public mais aussi le privé.
En déplacement au restaurant universitaire Verlaine du Crous de Metz, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Patrick Hetzel a annoncé ce lundi 25 novembre 2024 la mise en œuvre des dispositions prévues par la loi du 13 avril 2023 visant à favoriser l'accès de tous les étudiants à une offre de restauration à tarif modéré, dite "loi Lévi". "Cette loi a montré qu'il y avait une inégalité sur notre territoire" a expliqué le ministre du gouvernement Barnier, au micro de France 3 Lorraine, "un certain nombre de jeunes se trouvaient dans un lieu de formation qui pouvait être éloigné d'un lieu de restauration, notamment à plus de vingt minutes à pied ou en transport en commun. À partir du mois de février, une carte va permettre à ces jeunes éloignés d'un lieu de restauration collective, de pouvoir bénéficier d'une aide de l'Etat. La loi Lévi avait mis en avant des zones blanches, il fallait y remédier".
Il s'agit d'une carte prépayée dématérialisée qui sera mise à disposition de chaque étudiant concerné
Patrick Hetzel, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
Concrètement, le montant s'élève à 40€ par mois pour les boursiers et 20€ pour les non-boursiers, "Cette aide sera majorée de 10€ dans les territoires ultramarins" ajoute Patrick Hetzel, "il s'agit d'une carte prépayée dématérialisée qui sera mise à disposition de chaque étudiant concerné pour être utilisée dans les commerces d'alimentation". Le montant total de la mesure s'élèvera, pour 2025, à 38 millions d'euros précise un communiqué de presse du ministère, "sur l'année universitaire 2023-2024, 43 millions de repas ont été servis et plus de 500 000 étudiants ont bénéficié du tarif à 1€ dans les près de 1.000 points de restauration collective du pays. En dépit de ce maillage territorial dense, environ 100.000 étudiants ne disposent pas d'une solution de restauration de proximité à tarif modéré".
"Nous aurons par la suite une remontée par les rectorats qui établissent les listes des étudiants concernés" détaille le ministre.
En Lorraine, "il y aurait trois établissements concernés" a expliqué Frédéric Léonard, directeur général du Crous de Lorraine, "cela concerne donc un peu plus de 1.000 étudiants sur les 85.000 que compte notre région. À Nancy par exemple, il y a Polytech. Nous n'avons pas de restaurant et nous n'avons pas trouvé d'établissement pour accepter 891 étudiants. C'est une zone blanche".
Sous les slogans de l'Unef
Le syndicat étudiant Unef Metz a profité de la venue du ministre pour manifester sur le campus aux cris de "Ni sélection, ni privatisation". "La feuille de route de Patrick Hetzel, c'est une privatisation de l'enseignement supérieur" affirme le syndicat sur X (ex-Twitter), "le mot entreprise est cité plus de fois que le mot université. Sa première action en tant que ministre a été d'envoyer une circulaire à tous les présidents d'universités en leur demandant la répression de nos mouvements de solidarité en soutien au peuple palestinien. Contre toutes ces politiques, nous pensons qu'il est important de se mobiliser".
Quelques dizaines d'étudiants ont participé au rassemblement.