Franck Freyburger, l'assassin présumé de Carène Mezino, l'infirmière agressée mortellement au CHU de Reims le 22 mai a été présenté ce 26 mai devant la chambre d'instruction à Reims. Il comparaissait pour avoir poignardé des soignants en 2017. Une nouvelle expertise psychiatrique a été demandée par les juges.
L'état mental de Franck Freyburger au moment de l'agression de quatre soignants dans un ESAT en 2017, doit donc être réétudié par le biais d'une nouvelle expertise psychiatrique. La présidente de la chambre d'instruction de la cour d'appel de Reims a ordonné le renvoi de l'affaire au 8 septembre 2023. Ce vendredi 26 mai, quatre jours après l'assassinat d'une infirmière à Reims, cette audience devait évoquer le contexte d'un fait similaire survenu dans un Esat de la Marne en 2017.
L'assassin présumé de l'infirmière de Reims tuée le 22 mai à coups de couteau était présent à l'audience. Franck Freyburger paraissait sédaté, très faible. Il tenait des propos incohérents. Entouré de trois policiers et deux infirmiers, l'homme de 59 ans boitillait, et était prostré sur sa chaise. Il ne paraissait pas comprendre ce qu'on lui demandait.
Ce qui confirme ce que précisait le procureur de la République de Reims. "Il est suivi sur le plan médical et psychiatrique depuis 1985, précisait-il. Et a fait un certain nombre de séjours, y compris contraints en hôpital psychiatrique." Le psychiatre qui suivait l'agresseur depuis 2017 estimait son patient "stabilisé" et jugeait qu'il "suivait correctement son traitement". Le meurtrier présumé aurait consulté son médecin à cinq reprises ces six derniers mois.
Au contraire, la mandataire judiciaire avait constaté des "ruptures de soin et d’une forme de dangerosité" du malade. "Elle avait prévenu, à plusieurs reprises le psychiatre et le juge des tutelles au cours de ces dernières années", ajoutait le procureur. Le meurtrier présumé aurait consulté son psychiatre à cinq reprises ces six derniers mois.
Une agression similaire en 2017
Les avocats de la partie civile, son avocat à lui et l'avocat général ont tous été d'accord pour qu'une nouvelle expertise psychiatrique soit ordonnée. Demande acceptée par la présidente de la chambre d'instruction.
Le 21 juin 2017, date de l'agression pour laquelle Franck Freyburger comparaissait ce 26 mai 2023 a laissé un souvenir indélébile à l'une des victimes agressées. Corinne Langlois a raconté à France 3 Champagne-Ardenne ce qu'il s'est passé. Son agresseur s’était jeté sur elle et sa collègue. « Ma vie a basculé ce jour-là » expliquait-t-elle. Tout est remonté à la surface quand elle a compris que quasiment 6 ans après, l’homme qui l’avait poignardée était le même que celui qui a retiré la vie à cette infirmière du CHU de Reims.
En 2017, Corinne Langlois travaillait au Meix-Thiercelin dans la Marne. Elle était l’une des chefs de service de l’Etablissement et Service d’Aide par le travail (Esat). "Ma collègue et moi rentrions de formation et dans le couloir, il s’est jeté sur nous. J’ai reçu deux coups dans le ventre et un dans le dos. J’ai pensé qu’il s’agissait de coups de poing". Mais quand elle est allée chercher les secours, elle a vu ses mains, "pleines de sang". "Il y avait du sang partout, je venais d’être poignardée …"
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