L'homme de 59 ans, accusé du meurtre de Carène Mézino, avait déjà poignardé quatre employés de l'ESAT de Le Meix-Tiercelin (Marne) en 2017. Un foyer d'hébergement pour les personnes atteintes de troubles psychiques, où il aurait vécu une vingtaine d'années.
"Déséquilibré", "souffrant de troubles sévères" et récidiviste... Le profil de l'agresseur présumé des deux employées du CHU de Reims, ayant causé la mort de l'infirmière Carène Mézino, se dessine peu à peu.
L'homme, âgé de 59 ans, interpellé rapidement après son attaque au couteau, n'était pas un patient soigné au sein de l'établissement Maison Blanche. "Il n'avait rien à faire là", indique le maire de Reims Arnaud Robinet (Horizons), sur RMC, ce mardi matin. Avant cette agression, l'individu avait déjà fait parler de lui pour des faits de violences assez similaires.
Il avait poignardé 4 soignants en 2017
En juin 2017, il avait poignardé de plusieurs coups de couteau quatre membres du personnel d'un foyer d'hébergement du service d'aide par le travail du Meix-Tiercelin, près de Vitry-le-François (Marne). Il y résidait depuis une vingtaine d'années, au sein d'un appartement privé, appartenant à l'ESAT.
Parmi le personnel blessé, l'un d'eux avait été transporté au CHU de Reims pour être opéré, précise l'Union dans un article daté de l'époque des faits. D'après les responsables de l'établissement, dans des propos rapportés par nos confrères, l'agresseur était bien soigné pour une maladie psychique mais "décrit d'ordinaire comme calme".
"C'est scandaleux" : la colère du maire de Meix-Tiercelin
Maire de la commune au moment des faits, René Mautrait avait appréhendé l'agresseur directement au pied de son appartement, avant l'arrivée de la gendarmerie. "Je suis passé devant chez lui, je l'ai appelé, il est sorti", se souvient celui qui raconte avoir procédé à une fouille au corps pour déceler la présence d'une éventuelle arme blanche encore sur lui. Avant de conclure avec colère: "il a planté quatre personnes et il est encore dehors, c'est scandaleux."
Un habitant de la petite commune marnaise se rappelle également de cet événement. "Je m’en souviens très bien et je me souviens du visage de l’agresseur. Lorsque je me suis rendu au CHU de Reims, je l’ai croisé deux fois de suite. Je me suis dit, "non mais ce n’est pas vrai, il est tout seul". Ça m’a fait froid dans le dos !"
Sollicitée, la directrice de l'ESAT d'Antes ne souhaite pas s'exprimer, afin de ne pas porter préjudice à l'établissement, ses occupants, et ne pas inquiéter de nouveau la commune.
Un non-lieu pour irresponsabilité pénale
Dans cette affaire, l'auteur des faits avait été mis en examen à Châlons-en-Champagne pour des faits de violences aggravées avant de bénéficier d'un non-lieu pour irresponsabilité pénale en juin 2022. En effet, le parquet indique qu'il "souffre de troubles sévères". Ce dossier devait toutefois être évoqué par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Reims pour statuer sur les mesures de sûreté susceptibles d'être prises.
A propos de son état de santé mentale, Arnaud Robinet, maire de Reims et président du centre hospitalier indiquait sur RMC, ce mardi matin, que cette personne "déséquilibrée" "avait semble-t-il arrêté son traitement". Et d'ajouter : "Ce n'était pas un patient du CHU. Il était sous curatelle à Reims et soigné dans un autre établissement de la Marne. Il est venu au CHU de Reims alors qu'il n'avait rien à y faire."
En ce mardi après-midi, le suspect est toujours placé en garde à vue. Toutefois, d'après une source policière, celle-ci ne se déroule plus dans les locaux du commissariat, incompatibles avec son état de santé, mais au sein d'une chambre fermée d'un établissement psychiatrique.