A la suite des inondations de juin dernier, les bâtiments de l'Institut Médico-Educatif ont été endommagés. Une cagnotte a été lancée en ligne pour payer un chapiteau. Objectif : accueillir les jeunes handicapés pour leur éviter un double confinement.
C'est un appel à la générosité lancé par l'association l'Eveil. Une cagnotte a été mise en ligne pour financer l'installation d'un chapiteau au sein de l'IME de Reims dont elle a la charge. Le but : permettre à la centaine de jeunes handicapés, âgés de 5 à 20 ans, de continuer à fréquenter ce lieu de vie indispensable à leur quotidien. Julie Valli, chargée de mission à l'association, nous répond.
L’IME a subi de gros dégâts à la suite des violents orages du 26 juin dernier, quelle est la situation actuelle ?
La grande salle de 600 m2, surnommée la salle conviviale d’habitude très utilisée par les jeunes et les salariés, est aujourd’hui inutilisable. Les faux plafonds se sont écroulés, la laine de verre est tombée et a été projetée sur les murs, tout comme des pièces métalliques. L’internat qui est juste au-dessus est en mauvais état aussi. Aujourd’hui, l’accès aux bâtiments n’est pas autorisé pour les jeunes.
Mais pour qu’ils puissent faire leurs activités, passer leurs vacances, ou suivre leurs enseignements, nous avons voulu conserver leur accueil et ne pas les laisser chez leurs parents. Pour une bonne partie, le confinement a été très difficile, pour leur famille aussi. Il fallait que nous trouvions une solution, nous avons trouvé le chapiteau. Il fait 400 m2. Les jeunes peuvent l’utiliser depuis le 15 juillet seulement, parce que nous avons dû faire toutes les démarches administratives pour qu’il soit aux normes de sécurité.Pour une bonne partie des jeunes, le confinement a été très difficile, pour leur famille aussi
Comment vont les jeunes depuis le sinistre ?
Ils font preuve d’une grande capacité d’adaptation. Cela ne nous étonne pas, mais cela aide à ce que tout se passe bien. Ils sont très contents, on le voit quand ils jouent dans la cour de récréation, au basket, au ballon, on le voit quand ils vont en sortie… Ils sont contents d’être là…
Sinon cela aurait été double confinement, double peine, à devoir rester chez eux. Depuis le sinistre, ils font le maximum d’activités à l’extérieur, quand ils sont ici, ils peuvent aller à l’ESAT.
Ils peuvent utiliser le chapiteau depuis la semaine dernière, mais pas tous ensemble. Car depuis, ils sont revenus à temps complet, avant ils venaient le lundi/mardi ou le jeudi/vendredi. Ils étaient divisés en 2 groupes pour ne pas avoir trop de personnes en même temps à cause des restrictions dues au covid. Là depuis le 15 juillet, les parents peuvent remettre sur la base du volontariat leurs enfants à l’IME en temps complet. En revanche, les jeunes internes ne peuvent revenir à l’internat, qui est inutilisable. On n’a pas de solutions pour l’été, mais on en a trouvé une pour la rentrée, au centre de Reims, à la maison Saint-Sixte.
Pourquoi avoir lancé une cagnotte en ligne ?On ne sait pas non plus quand, ni comment et si on va être indemnisé
Louer le chapiteau jusqu’en octobre avec les installations électriques coûte à peu près 24 000 euros. Nous avons fixé la cagnotte à cet objectif. Il va falloir y ajouter sûrement une période de location en plus et sûrement du chauffage. Parce que nous ne savons pas quand les travaux vont commencer. On ne sait pas non plus quand, ni comment et si on va être indemnisé, puisqu’on est en procédure judiciaire par rapport aux locaux, ce qui complique l’indemnisation liée au sinistre. Est-ce l’orage ou un défaut dans la construction qui a conduit à ce sinistre? L’assurance se pose la question. Mais en attendant, c’est un coût pour l’association. On s’est dit qu’avec cette cagnotte, peut-être que cette cause-là va toucher des personnes qui voudront bien nous aider.
Où en est cette cagnotte aujourd’hui ?
Nous avons récolté 10 000 et quelques euros, mais un chèque de 4000 euros vient de nous parvenir et nous avons reçu une promesse de dons de 6000 euros de la part d’une entreprise. Ce qui fait que nous sommes aujourd’hui à quelque 20 000 euros. Il reste un petit effort à faire ! Car quoiqu’il arrive, nous risquons d’avoir un gros défaut dans notre budget, qu’il va falloir combler même si nous n’avons pas cet argent-là. Mais pas d’inquiétude, l’établissement ne fermera pas !