C'est un lieu de vie plus qu'inhabituel : une chapelle des Carmélites du 19ᵉ siècle désacralisée. Benjamin en a fait une véritable pépite. Salon spacieux, chambre panoramique, vitraux exceptionnels et même un spa japonais ! Dans cet épisode de Cosy, le mag déco, on part visiter cette "maison" insolite et on en prend plein la vue.
Aujourd'hui, nous partons à la visite d'un lieu d'habitation hors du commun. Il s'agit de la chapelle du Carmel dans une ancienne abbaye désacralisée. Et ce n'est pas monnaie courante de pouvoir retrouver en centre-ville de Reims, une chapelle datant du 19ᵉ. Pour Benjamin, le propriétaire, ce fût comme une évidence. "J'ai beaucoup fréquenté les églises dans ma jeunesse grâce à mes grands-parents qui étaient croyants. Ce sont des lieux qui me donnent beaucoup d'inspiration. Je m'y sentais plutôt bien." Dans cet épisode de Cosy, le mag déco, nous partons à la rencontre de Benjamin et de ce lieu de vie insolite.
Dès la porte poussée, c'est assez saisissant. Douze mètres de hauteur sous plafond et une immense structure métallique nous font face. La structure a permis à Benjamin de réaliser un premier, un deuxième niveau et de doubler la surface de la chapelle. "Elle était présente donc je l'ai aménagé, je l'ai réinterprété. Cela m'a permis de faire une belle entrée et de profiter de la hauteur." Une excellente idée, puisque cette structure en métal et sa très grande étagère, permettent aussi de masquer la suite de la chapelle et de garder la surprise. C'est aussi une excellente idée, quand on veut créer une paroi, sans forcément monter un mur, l'étagère reste une très bonne solution.
L'étagère de Benjamin a été chinée chez un ami antiquaire. En réalité, toute la décoration de la chapelle a été un gros travail de recherche : "J'ai essayé de trouver les bons objets pour donner l'impression que le temps s'était arrêté", explique le propriétaire. Il a fallu neuf mois de travaux pour réadapter cet endroit mystique en lieu de vie. Benjamin y a d'abord vécu quinze jours puis s'est lancé dans les travaux.
On arrive dans le salon. Un gigantesque canapé de quinze places, en cuir camel des années 70, donne le ton. Ce canapé est le fil conducteur de la déco et des couleurs de la pièce de vie. "Ce canapé a déterminé tout le reste. À partir de ce marron, j'ai trouvé les tables basses en rotin et le marron des deux fauteuils typés années 70." Au-dessus du salon, est accroché un plafonnier monumental. Benjamin l'a fabriqué grâce à une accumulation d'opalines blanches des années 60 soudées sur une structure. Les opalines permettent une diffusion très homogène de la lumière.
Comme une évidence
Benjamin se souvient de sa première rencontre avec cette chapelle. "C'était des frissons tout de suite. J'ai senti des choses. J'ai senti qu'il y a de bonnes vibrations et puis il y avait cette structure qui était déjà présente. C'était un chantier qui était à ma taille." Le propriétaire avait à cœur de réaliser ses travaux lui-même. Neuf mois, sept jours sur sept de travail acharné pour en arriver à ce résultat spectaculaire. Évidemment, ce n'était pas son premier chantier. Benjamin a déjà réalisé trois maisons avant de s'attaquer à cette chapelle. "On apprend de ses erreurs. À chaque fois, on progresse, et puis en fait, le bricolage, ça reste du bon sens" explique-t-il. Cela reste tout de même une sacrée gymnastique d'imaginer tous ces espaces. Benjamin a le sens de la déco en lui, il a été scénographe dans un théâtre. Grâce à cette expérience, il a pu créer plusieurs tableaux dans ce lieu incroyable.
Des vitraux exceptionnels pour laisser passer la lumière
On ne peut que s'extasier devant les vitraux de cette chapelle. Ils sont dus courant art déco, datés de 1920 et signés par Jacques Simon. D'origine, les vitraux ont été nettoyés minutieusement afin de leur redonner l'éclat d'antan. Ils apportent de la lumière et des reflets colorés dans toute la chapelle.
Pour rester fidèle au mouvement art déco, Benjamin a créé une chambre dans une verrière. Les verres sont en miroir sans tain. Ils deviennent transparents selon le moment de la journée. Si on allume la chambre la nuit, elle donnera une impression d'aquarium. L'idée était que chaque chambre puisse profiter des vitraux. Cette configuration permet d'avoir une vue à 360 degrés sur la chapelle. Le plancher de la chambre est réalisé à partir de chêne massif brut. C'est, en fait, du plancher wagon. Le même que l'on retrouvait dans les anciens wagons de transport.
La chambre ne dispose pas de fenêtre. Mais grâce à la verrière, on respire. Benjamin a également pallié le manque de fenêtre avec un système de climatisation avec un filtre à charbon qui permet de pouvoir renouveler l'air. Ici, on a l'impression que tout est d'origine. Ce fut un véritable travail du propriétaire que de trouver des matériaux anciens comme les radiateurs, les boiseries et les portes.
Une cuisine comme un autel
La cuisine est surélevée, mais tout de même assez discrète. Benjamin a eu l'idée de refaire un autel dans la chapelle. La marche permet techniquement de passer les fluides pour la partie frigo. Elle est cachée par une ancienne boiserie qui recouvre la face du plan de travail. Dessus, le propriétaire a installé une plaque de granit noir du Zimbabwe.
Le granit est la pierre naturelle la plus efficace pour un plan de travail. C'est une des pierres les plus robustes. Résistante à la chaleur, on peut poser les casseroles directement dessus. Le noir de la pierre permet de cacher la plaque à induction, la cheminée permet de cacher la hotte. Joli et efficace !
Un jardin dans la chapelle
Les plantes de Benjamin se portent à merveille dans son ancienne chapelle. Il a sélectionné ses plantes en fonction de la luminosité et de la hauteur. On retrouve dans cet intérieur, une superbe alocasia oreille d'éléphant, des palmiers Washington qui peuvent monter jusqu'à six mètres. Ici, elles ont toute leur place pour pouvoir grandir. Une immense monstera deliciosa loge aussi dans la chapelle. Si vous avez un peu de hauteur, n'hésitez pas à tirer une corde pour faire grimper les feuilles de votre monstera. Cette variété peut devenir gigantesque et faire un élément de décoration végétale impressionnant.
Un spa japonais dans une ancienne église
Cerise sur le gâteau, Benjamin a installé un sauna et un bain japonais dans à la place de l'autel originel. "Le spa japonais, c'est un peu l'idée, avec un ofuro en cèdre. L'eau est à 40 degrés, sans bulle. On récupère les essences du cèdre dans l'eau." Ces bains en bois sont beaucoup plus confortables et chaleureux que les jacuzzis en plastique. Ils sont à peu près dans la même gamme de prix selon le bois que l'on sélectionne.
Se lancer dans une tel projet demande beaucoup de travail. Il faut être bien entouré et trouver de bons artisans pour donner vie à son projet. Pour re(voir) tous les épisodes de Cosy, le mag déco.