Ce samedi 17 septembre marque le retour du public au sein des locaux de France 3 Champagne-Ardenne à Reims. Après six années d'interruption liées au plan Vigipirate puis à la pandémie, techniciens et journalistes se sont mobilisés pour accueillir des visiteurs dans le cadre des Journées du patrimoine.
Raconter des histoires. Raconter vos histoires. Chaque jour, sur l'antenne de France 3 Champagne-Ardenne, des journalistes, accompagnés par leurs collègues de la technique, s'attachent à recueillir et à diffuser vos témoignages. Les sujets, tous différents, sont en lien avec l'actualité du territoire et diffusés à midi et à 19 heures. L'objectif, pendant plus de 20 minutes, vous informer et faire en sorte, que devant vos petits écrans, vous soyez happés par les récits, les images, l'atmosphère. Que de toutes les étapes de nos métiers ne restent, à l'écran, que le meilleur.
Ce samedi 17 septembre, lors de cette journée du patrimoine, notre objectif est autre. Il est de vous dévoiler les coulisses de nos métiers. Un exercice de style que de vous raconter nos histoires, d'organisation, de calages de reportage, de matériel à préparer, de montage, de mixage, de diffusion. Dans ce bureau régional de France 3 Champagne-Ardenne, comme dans toutes les autres rédactions de France Télévisions, nous ne sommes rien les uns sans les autres.
Après six années
On vous l'avoue. Il y avait une pointe de fébrilité à l'idée de vous accueillir à nouveau. Six années sans vos visites ont été marquées par des moments difficiles pour notre profession, les attentats de Charlie Hebdo, puis ceux du 13 novembre, ont traumatisé la France entière. Ils ont aussi marqué l'arrêt total des visites extérieures et l'installation sur la durée du plan Vigipirate. Puis ces deux dernières années, la pandémie nous a aussi empêchés de rouvrir nos portes. Alors ce samedi 17 septembre 2022 est un moment important pour toutes les équipes de France 3 Champagne-Ardenne.
Cette histoire que nous voulons vous raconter est donc celle de nos métiers, indissociables les uns des autres. Dans le hall d'entrée de France 3 à Reims, depuis 9 heures, des groupes de personnes se suivent. Uniquement sur inscription pour des raisons d'organisation et pour pouvoir passer le plus de temps possible avec vous, à la découverte de notre univers, les étapes de la fabrication d'un journal télévisé.
L'histoire de notre quotidien
La visite débute par la "news room", cette grande salle où travaillent, interagissent, débattent, les journalistes. Le matériel de reportage y est aussi présenté : différentes caméras, micros, perche, mixette son. La découverte d'un premier univers, d'un vocabulaire propre, aussi, sont associés aux premières questions. "Sur le terrain, vous êtes donc un journaliste et un technicien ? Quelle différence entre cette caméra et celle-ci ? Là, c'est un téléphone portable ?"
Chaque jour, après la conférence de rédaction, des équipes de journalistes partent sur le terrain accompagnées parfois d'un opérateur de prise de son. Journaliste rédacteur et journaliste reporter d'images sont en charge d'un reportage à réaliser pour le journal du midi ou du soir. Le terrain est la source de notre métier, notre façon de vous informer. Aller à la rencontre des personnes, qui ce jour-là font l'actualité, vérifier l'information sur place, recueillir les témoignages, mettre en image l'histoire que nous voulons vous raconter, est la base. Suivent ensuite de nombreuses étapes de fabrication et d'autres métiers qui en permettent la diffusion.
Forte impression
Dans les couloirs de la station de France 3, les premières exclamations laissent place à de petites discussions pour apporter d'autres précisions. Vous êtes venus pour en savoir plus, pour vous faire "une petite idée" sur ce qui se cache derrière ce fameux petit écran.
Vos étonnements, et parce que nous insistons aussi, sont sur le temps. Nous avons un temps imparti pour la diffusion des journaux et des émissions fabriquées en Champagne-Ardenne. Ce temps imparti ne doit jamais être dépassé. Nous prenons et rendons l'antenne à heure fixe, c'est impératif. Ces garants du temps sont les scriptes. Sorte de chef d'orchestre qui maitrise du début à la fin... la moindre seconde.
En salle de montage, ce jour-là, Aurore explique son métier en lien direct avec le journaliste. Journaliste et monteur sont des partenaires indispensables. C'est elle qui va mettre en image l'histoire. En image et "en son". Elle est aussi la première téléspectatrice et son œil "neuf" sur le reportage est précieux et permet aux journalistes de reprendre, parfois, un peu de distance pour plus de clarté.
Un montage dure de 2 à 3 heures pour un sujet d'1 minute 45. "Autant ?" s'interrogent certains. Oui, car c'est aussi le moment du "dérushage" complet des images tournées et des interviews. Du montage, le public passe en salle de mixage où l'opérateur de prise de son explique son travail. Rendre lisible tous les sons pour une meilleure écoute à l'antenne, un travail d'une grande précision. Son des interviews, sons d'ambiance, commentaires du journaliste. Tout cela ne doit pas être une cacophonie, mais bien un produit aussi agréable à voir qu'à entendre.
La télévision nous paraît rigide, inaccessible parfois
Nathalie,en visite dans la station.
Vos yeux ébahis, ne sachant plus ou donner de la tête... Vous n'imaginiez pas un instant trouver dans ces locaux tout ces métiers. La technique liée aux reportages, le mixage, puis la régie, le point de diffusion de l'ensemble des reportages, vous surprennent énormément. "En fait on se ne se rend pas compte de tout ce qui s'y passe. La technique son est hyper détaillée. C'est impressionnant", nous dites-vous. "Et côté informatique, vous devez avoir aussi un gros service ?" Les échanges sont riches.
Se faire une idée précise
L'entrée sur les plateaux, celui du journal télévisé et de l'émission "Vous êtes formidables" a aussi sont petits effets "wouaouh" ! En présence des journalistes présentateurs, "nos vedettes" (ils détestent qu'on les appelle ainsi), les visages visibles de nos journaux et émissions, vous n'hésitez pas à investir les lieux.
Ces visites nous permettent aussi de "dédramatiser" la télévision. Vous nous l'avez dit à nouveau aujourd'hui : "La télévision nous paraît rigide, inaccessible parfois", explique Nathalie. "C'est un moment unique dans l'année et je voulais en profiter pour me faire une idée plus précise", reprend Marilyne. "Cela nous conforte dans ce que nous pensons du service public, démystifie et nous voyons finalement que cette proximité existe bien".
D'autres questions aussi sur l'indépendance des journalistes sont abordées, la liberté de l'information liée au service public, son financement. Nous n'avons rien à cacher, vraiment !