Journées du patrimoine : offrant une vue imprenable, une colonne de séchage de tuyaux de pompiers peut enfin être visitée

Les journées du patrimoine permettent de découvrir des bâtiments connus, des lieux inédits, car privés et parfois des bâtiments ouverts au public pour la toute première fois. C'est le cas de la colonne de séchage de tuyaux de pompiers de l'ancienne caserne Chanzy de Reims. Un lieu peu attirant au départ, mais qui, une fois tout en haut, tient toutes ces promesses.

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Ancrée depuis 1926 en plein cœur de Reims, à deux pas de la cathédrale, elle est presque invisible du grand public. Indispensable bâtiment dont toutes les casernes de pompiers sont dotées, la tour de séchage des tuyaux n'est pas le premier lieu auquel on pense, pour une visite guidée ! Mais celle de l'ancienne caserne Chanzy de Reims est devenue une institution. Préservée, lors du rachat par un promoteur, son histoire se raconte bien au-delà de la ville de Reims. Tout comme celle des bâtiments qui l'entourent. Une caserne de pompiers de 1926 devenue hôtel de luxe : un récit pas banal !

Décorés après la Première Guerre mondiale

Avant d'entrer dans l'ancien antre du séchage des tuyaux de pompiers, Pauline, notre guide lors de cette visite liée aux Journées du patrimoine, nous conte l'histoire des pompiers de Reims. Un récit qui débute très tardivement, la caserne Chanzy étant la toute première caserne de la ville. "Elle est construite entre 1923 et 1926, après la destruction de la ville lors de la Première Guerre mondiale, précise-t-elle. Sur sa façade, les mots "sapeurs-pompiers" ont été conservés et vous voyez qu'ils ne sont pas au centre du bâtiment, car la moitié de la caserne est rajoutée 25 ans après, après 1950. Jusqu'au 15ᵉ siècle, la lutte contre les incendies n'est pas organisée, chacun fait comme il peut. Ce n'est qu'au 18ᵉ où des personnes sont dédiées à cela", reprend-elle.

Sous Napoléon, les services incendie se mettent en place et la ville de Reims envisage la construction de sa caserne dès 1903. Mais le projet n'aboutit pas. Et, lors du premier conflit mondial, elle fait face à des incendies quotidiens et demande le renfort d'effectifs parisiens pour soutenir la lutte. "Les pompiers rémois, véritables héros pendant cette période, sont récompensés par le président Poincaré qui leur remit, à tous, la Légion d'honneur", précise encore notre guide Pauline. La construction de la première caserne de pompiers vient récompenser les efforts fournis par tous ces hommes, jusqu'ici cantonnés dans des baraquements situés sur les promenades.

144 marches et une promesse tenue

Les travaux de la caserne débutent en 1923 sur un site stratégique à l'époque. Au cœur de la ville, les pompiers peuvent se rendre très vite sur les lieux des interventions. En 1993, les unités déménagent pour rejoindre un bâtiment neuf, situé boulevard Marchandeau. La caserne Chanzy ferme donc ses portes et devient alors une friche jusqu'en 2012. Un promoteur obtient alors le droit de racheter et de transformer, mais sous certaines conditions. L'escalier intérieur de 1925 et la tour de séchage doivent rester intacts. Il ira même plus loin en préservant la façade. Cette dernière, restaurée récemment, conserve les cinq portes de l'ancienne caserne devenues baies vitrées de l'hôtel et de son restaurant.

Ensuite, pour découvrir le potentiel, de cette fameuse tour de séchage, il faut oser entrer dans un univers hôtelier luxueux. Passer l'accueil et le bar, la tour s'élève et s'impose dans une cour intérieure qui en paraît minuscule. Soubassement de pierres et bâtiments de briques, c'est ici que les tuyaux des pompiers rémois ont séché entre 1926, date de l'inauguration de la caserne Chanzy et 1993. Passé la porte, l'escalier en colimaçon en métal laisse imaginer l'ascension ! 144 marches plus haut et le souffle court, la porte s'ouvre sur un balcon étroit avec une vue à 360 degrés qui laisse bouche bée. Sur les toits de Reims, il est alors facile, pour les initiés, de se lancer dans une revue de détails de tous les édifices et les quartiers de la ville de Reims. Impressionnant !

À plus de 25 mètres

C'est avec ses majestés les basiliques Saint-Rémi, Sainte-Clotilde, l'église Saint-Nicaise et sa rondeur reconnaissable et bien sûr une vue imprenable sur Notre Dame et ses 2300 statues que ce tour d'horizon débute. Le stade Delaune, le musée des Beaux-Arts et son chantier de reconstruction, les dômes des anciens magasins modernes et du Familistère, la tour des Argonautes du quartier Châtillon. L'énumération est à l'infini. L'Opéra en voisin accueillait à l'époque de la caserne, le stockage des pompiers et une cuve de plus de 360 mètres cubes, réserve d'eau en cas de gros incendie, est toujours existante.

À cette hauteur, toutes les architectures se distinguent comme cette maison atypique, rouge, construite par l'architecte Max Sainsaulieu nommé, après la guerre, architecte ordinaire des monuments historiques, responsable de la cathédrale de Reims. Il gérera la reconstruction d'une partie de la cathédrale et construira, quelques années plus tard, la bibliothèque Carnégie.

La tour de séchage de la Caserne Chanzy est désormais ouverte au grand public. Les journées du Patrimoine, où sa visite affiche complet, marquent finalement la concrétisation d'un engagement pris en 2019 lors de l'ouverture de l'hôtel. "Nous avons dû mettre en sécurité l'édifice et notamment l'escalier, explique Baptiste Collignon le directeur général de La Caserne Chanzy. C'est terminé depuis deux mois et les Journées du Patrimoine sont l'occasion d'une première ouverture. Pour tout vous dire, lorsque nous avons décidé d'ouvrir ce lieu au public, je n'étais pas au courant de cet engagement pris avec les propriétaires, les familles Pingat et Cottret. Elles se sont donc engagées à garder cette tour en état et à permettre aux Rémois de venir en profiter".

La promesse est donc respectée et chaque personne voulant monter en haut de la tour de séchage pourra en faire la demande à l'hôtel. Les visites seront toutes encadrées. Et tout là-haut, une autre promesse sera tenue : celle du spectacle sur les toits de Reims.

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