Une soixantaine de personnes ont manifesté samedi 2 mars devant la Poste du quartier Croix-Rouge à Reims pour protester contre la fermeture de leur ancienne mosquée située au 11, rue des Savoyards. Les fidèles demandent un nouveau lieu de culte à la ville de Reims au nom de la laïcité.
Ils sont privés de leur salle de prière depuis le 6 décembre, sans solution de repli pérenne. Alors que le ramadan va commencer le 11 mars, les musulmans se sont rassemblés dans le quartier Croix-Rouge de Reims, samedi 2 mars, pour disposer d'un nouveau lieu de culte auprès de la Ville.
En amont de cette manifestation, la Ville avait rappelé vendredi 1ᵉʳ mars dans un communiqué qu'elle n'était pas en mesure de leur proposer un local. "La municipalité ne peut pas financer ou favoriser l'exercice d'un culte quel qu'il soit. Ainsi, la Ville n'a ni à empêcher, ni à faciliter l'installation d'un lieu de culte sur son ressort territorial", explique-t-elle.
La collectivité insiste sur l'existence de plusieurs mosquées et lieux de culte dédiés aux personnes de confession musulmane. Toutes accessibles par les transports en commun.
Créer une mosquée de proximité
Venu protester samedi après-midi devant la Poste, le secrétaire de l'association Alliance, Abdelaziz Irzi, fait part d'une réalité : les deux grandes mosquées actuelles ne peuvent plus accueillir convenablement tous les fidèles.
" Les mosquées de Sainte-Anne et d'Orgeval sont complètement saturées. Elles ne sont plus en mesure d'accueillir tous les fidèles. Parmi nous, nous avons des personnes âgées et handicapées qui peinent à se déplacer, ce n'est pas envisageable pour elles."
Selon l'association, il faut trouver une autre solution et vite. Le président, Abdelhak Bellamine, a sollicité à plusieurs reprises la sous-préfecture et la mairie pour obtenir d'autres solutions concrètes de leur part. En vain. Pour eux, le temps presse car avec l'arrivée de la période du ramadan s'ajoutera, en soirée, une longue prière de plus d'une heure, la tarawih, pour ces fidèles qui aujourd'hui prient dans la rue, faute de local.
"Nous, ce qu'on veut, c'est pouvoir prier en toute sécurité et respecter la tranquillité du voisinage. L'idéal serait que la Ville nous vende un terrain ou un local dans le quartier Croix-Rouge pour créer une mosquée de proximité", ajoute-t-il.
Statu quo depuis trois mois
L'association déplore le statu quo depuis trois mois. Rien ne change depuis la fermeture soudaine de ce petit lieu de culte dans le cadre de la réhabilitation du quartier.
"On a pourtant expliqué au maire, Arnaud Robinet, et au sous-préfet la nécessité de monter d'un lieu de culte sur ce secteur ouest de Reims. Il totalise 40 000 habitants. C'est l'équivalent de la ville de Coulommiers et nous n'avons aucune structure d'accueil de culte sur le secteur", raconte Abdelaziz Irzi.
Ce local du n°11 rue des Savoyards leur était prêté par un habitant. Aujourd'hui, les musulmans du secteur sont contraints de prier dans la rue le vendredi par tous les temps. Le reste de la semaine, ils investissent le n°9 de la même rue, malgré l'expulsion légale du bailleur. Un local qu'ils ont loué pendant plusieurs décennies... et dont ils devront justifier l'occupation auprès du juge le 18 mars.