Le père d'un garçon autiste a décidé de marcher durant 24 heures pour sensibiliser la population au manque de moyens structurels pour prendre en charge les enfants autistes. Vers midi, ce dimanche 6 novembre, il se trouvait dans le centre-ville de Reims (Marne).
C'est un périple conduisant de Châlons-en-Champagne à Reims (Marne) à pied. Un père de famille a voulu marcher pour une bonne cause, et n'a pas eu froid aux yeux.
Cette cause, c'est son fils, qui est autiste. En marchant durant 24 heures, Willy Guérin, espère sensibiliser la population au fait qu'il y a un manque de moyens structurels, humains, et financiers, pour prendre en charge les enfants autistes.
La mort récente d'enfants autistes a fait la une. Poussant le père à battre le pavé à nouveau (il avait déjà marché jusqu'à l'Élysée pour porter ses revendications), avec ses baskets. Il s'agit d'interpeler les foules.
On peut vivre avec, mais il faut des moyens
"Avant de juger qui que ce soit, imaginez", explique le père à Isabelle Forboteaux, journaliste à France 3 Champagne-Ardenne. Il fait référence au fait divers survenu à Marseille (Bouches-du-Rhône). "Une maman, comme 80% des mamans, qui se retrouve seule avec des enfants autistes sévères, voire très sévères."
"Ils ne vont pas à l'école. Les crèches n'en veulent pas. Il n'y a pas assez de places dans les structures spécialisées. Je vous garantis que pour ces mamans-là, avoir un enfant autiste toute la journée, c'est difficile. Quand ils sont jeunes et en crise, rien ne les calme. La France ne donne pas d'aide à ces enfants, ni de répit à leurs parents. Je n'ai pas peur de dire que dans ces drames-là, l'État est tout autant responsable."
Son fils de 13 ans a la chance d'être accueilli par un institut médico-éducatif (IME). Il a donc pu grandir avec son autisme, et se faire une place dans sa ville. "Les Châlonnais ont grandi avec lui. Avant, quand il faisait des choses étranges, je disais : 'excusez-le, il n'est pas impoli, il est autiste'. Ce qui est marrant, c'est que maintenant, les gens me disent :'c'est Champion [son surnom; ndlr], on a l'habitude'. Ces gens ont prouvé qu'on pouvait changer de regard."
Le périple de Willy Guérin peut être suivi en direct sur Facebook. Il est possible de lui poser des questions via ce canal.