Amine est un jeune garçon atteint de troubles autistiques et du comportement. Pour sa propre sécurité, il ne peut pas rester chez lui et a été accueilli dans l'institut médico-éducatif (IME) de Cormontreuil (Marne), avec les moyens du bord. Une décision de justice a failli le priver de cet accompagnement.
Ce lundi 3 octobre 2022, le petit Amine joue dans la cour de l'institut médico-éducatif (IME) L'Éveil de Cormontreuil (Marne). Pourtant, il a failli ne plus avoir la possibilité d'y être accueilli.
Petit garçon atteint de troubles autistiques sévères, Amine peut exprimer ses émotions de manière violente, pour lui comme pour les autres. Il s'est même jeté du premier étage de sa maison et a donc été accueilli à Cormontreuil, depuis le printemps 2021.
Mais cette prise en charge se fait faute de mieux. L'IME, qui accueillie 103 petits, manque de place (Amine ne peut pas séjourner à l'étage), et de personnel pour accueillir l'enfant comme il se doit. Il a fallu pousser les meubles, et réorganiser des salles.
Manque de structures adaptées
Une solution idéale serait un accueil à l'IME des Papillons blancs de Châlons-en-Champagne (Marne), qui dispose de 20 places... toutes occupées. Et de 20 autres places sur liste d'attente (idem). Il manque donc clairement des structures en nombre suffisant pouvant accueillir comme il se doit des enfants comme Amine. Nonobstant, durant l'été 2022, la justice a ordonné le placement de ce dernier dans cette structure châlonnaise, laquelle a exercé un recours.
Il ne pouvait donc plus être accueilli à Cormontreuil, tout en ne pouvant pas officiellement rejoindre Châlons. La mère d'Amine aurait donc dû s'en occuper à domicile, posant à nouveau des problèmes de sécurité. L'association en charge de l'IME cormontreuillois, songeant à l'accueillir en dehors de tout cadre légal, est parvenue à avertir Matthieu Bourrette, le procureur de la République de Reims (Marne). Lequel a finalement permis à l'enfant de continuer à y être accueilli (localisation sur la carte ci-dessous).
Mais c'est, et cela reste, une solution provisoire. François Leboeuf, directeur de l'association L'Éveil, explique à Céline Lang, journaliste de France 3 Champagne-Ardenne, qu'"Amine a besoin de quatre espaces différents. De deux personnes en permanence de 07h00 à 21h00, une autre de permanence la nuit." Il relève en outre que cette situation particulière empêche l'enfant de socialiser avec les autres bénéficiant des services de l'IME, ce qui est fort préjudiciable.
Claude Gachet, président de l'association, pilote un projet devant permettre d'accueillir un peu moins d'une dizaine d'enfants concernés dans de bonnes conditions, avec "une infrastructure, du personnel formé, et des moyens pérennes". Il bénéficierait à Amine comme à d'autres enfants dans le même cas. Monté en 2018, le dossier est sur le bureau de l'agence régionale de santé (ARS), qui tarde à donner son aval... et son financement.