Pâte à tartiner algérienne : malgré son interdiction, "j'ai encore des appels, ça ne s'arrête pas"

Avant son interdiction dans l’Union européenne, ce mardi 17 septembre, cette pâte à tartiner blanche a particulièrement été recherchée en France. Des boutiques ont été dévalisées en à peine une journée. Un épicier de Reims se dit toujours submergé par la demande.

El Mordjene. C’est le nom de cette pâte à tartiner algérienne qui fait le buzz sur les réseaux sociaux ces dernières semaines. Les recommandations par des comptes influents sont nombreuses. Les internautes recherchent les enseignes qui en vendent. L’information devient très prisée au vu des commentaires sur les publications mentionnant ce produit. Les habitants de Reims n’ont pas fait exception. 

Samedi 7 septembre, à 13 h 25, le gérant de l’épicerie Orgeval Market publie une photo sur son compte Facebook. Il mentionne l’arrivée de cette crème de noisettes grillées en rayon. "On a eu beaucoup de monde. C’est parti le jour même. On avait quasiment une palette." Le pot de 700 g est affiché au prix de 10 €. Et les clients en redemandent. "On a eu un ravitaillement la semaine qui a suivi. C’est parti en deux jours." Lui aussi a pu goûter : "Franchement, je donne une bonne note !"   

Comment cette pâte à tartiner est-elle arrivée à Reims ? L’épicerie s’est, par exemple, approvisionnée grâce à des fournisseurs qui rapportent des marchandises soit de l’étranger, soit du marché de Rungis. Le gérant a alors vu débarquer dans son magasin des profils qu’il n’a pas l’habitude de voir. "C’est nouveau, les gens sont curieux. On a eu des clients qui ne sont pas de nationalités ou d’origines algériennes et qui sont venus découvrir." Cette gourmandise est vendue depuis 2021 dans ce pays du Maghreb.

Interdite en France

Aujourd’hui, malgré l’interdiction de ce produit à l’intérieur de l’Union européenne, le gérant de l’épicerie est toujours sollicité par des clients. "J’ai encore des appels et des messages sur la page Facebook. Ça ne s’arrête pas." Depuis le mardi 17 septembre, le ministère de l’Agriculture a tranché. El Mordjene de l’entreprise Cebon est proscrit. Une enquête est d’ailleurs en cours pour déterminer les circonstances qui lui ont permis de se retrouver sur le marché français.

Pourquoi cette décision ? Le ministère se justifie en précisant que l’Algérie ne remplirait pas les conditions pour exporter des marchandises contenant des produits laitiers destinés à la consommation humaine dans le respect des exigences européennes en matière de santé animale et de sécurité sanitaire des aliments. L’importation de ce produit n’est donc plus autorisée. Il est portant mis en vente en France depuis 2023.