Le rabbin Delphine Horvilleur en croisade à Reims contre le communautarisme

Elle est l'une des trois femmes rabbins de France. Delphine Horvilleur, membre du Mouvement Juif Libéral de France, était à Science-Po Reims lundi soir pour une conférence sur les dangers des replis identitaires, politiques et religieux. Regardez l'entretien qu'elle nous a accordé.

Ancienne journaliste à France Télévisions et aujourd'hui rabbin, Delphine Horvilleur fait partie de la tendance libérale du judaisme français. Formée aux Etats-Unis pendant cinq ans, pays qui accepte la formation des femmes rabbins, elle se bat aujourd'hui contre la montée du communautarisme qui mine selon elle la société française. 

Regardez son interview, elle était l'invitée du 19/20 de France 3 Champagne-Ardenne à l'occasion de sa conférence organisée à Science-Po Reims. 
 

 

1 -  Le repli sur soi, est-ce une réalité en 2020 ? 



C'est indéniable, on a assisté ces dernières années à un sentiment où bien des "communautés" se sont repliées sur elles mêmes, le sentiment d'une certaine solitude dans les combats que peuvent mener les uns, parallèlement aux autres. On a le sentiment de voir des replis identitaires, une façon de se définir par rapport à ses appartenances. 
Ces dernières années, j'ai souvent du expliquer à mes interlocuteurs que je n'étais pas que juive, comme si on restreignait l'autre à un élement de son identité. C'est devenu très compliqué d'avoir une pensée plus universelle. 

2 -  Comment expliquez-vous ce repli sur soi ? 


J'ai l'impression qu'il y a une bascule avec conjointement la montée du racisme, de l'antisémitisme. Ces luttes contre ces deux phénomènes se sont déconnectées les unes des autres, alors qu'avant on menait ces luttes conjointement, au nom des valeures universelles...C'est très troublant pour les gens de ma génération. On a malheureusement basculé d'une conscience politique à une conscience identitaire. 
 

3 -  Cinq ans après que reste-t-il des slogans "Je suis Charlie" ? 


Il en reste la conscience d'avoir participer à un moment symbolique, de vértitable communion nationale. Aujourd'hui on est dans un temps "diabolique" au sens éthymologique du terme, on est à part les uns et les autres, on n'est plus capable de marcher ensemble, de penser ensemble. La question qui se pose : c'est comment est-ce qu'on peut être vraiment les héritiers de ce qu'on a traversé ensemble pour porter cela pour les générations à venir ?








 
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