Le Syndicat Régional FO pénitentiaire fait savoir qu'un agent des escortes pénitentiaires a été agressé au Tribunal Judiciaire de Reims par une personne détenue qui était présentée devant le magistrat. L'agent a reçu un violent coup de tête.
Ce mercredi 22 juin 2022 au matin, les agents du pôle de rattachement des escortes judiciaires de Reims se sont rendus au Tribunal Judiciaire de la ville afin de présenter devant la juridiction un détenu écroué à la maison d'arrêt de Charleville Mézières.
"Un incident rare s'est produit" explique Julien Sohier, délégué régional FO Pénitentiaire, "rare parce que généralement les détenus devant le juge se tiennent à carreau." Mais cette fois, cela n'a visiblement pas été le cas.
Un comportement agressif
Dès le début de l’entretien, le détenu a commencé à avoir un comportement vindicatif, à tel point que le magistrat a demandé aux trois agents de le menotter pour la poursuite de l’audience.
"Mais cela n’a pas eu pour effet de calmer l’individu," poursuit le syndicaliste. Le détenu s’est à nouveau permis d’adopter un comportement perturbateur. Devant le risque potentiellement agressif, les agents ont maintenu l’individu par les bras pour la situation ne puisse pas dégénérer.
"C’est alors que le détenu s’est retourné vers un des agents et lui a asséné un violent coup de tête au visage. Le choc a été d’une telle violence que l’agent a senti son nez se briser net, et a immédiatement perdu beaucoup de sang", explique Julien Sohier.
L’agresseur a été maitrisé et pris en charge par les forces de l’ordre. Il a été placé en garde à vue. Dans le même temps, l'agent a été conduit à l’hôpital par les pompiers. Il s'en sort avec 4 jours d'ITT. Choqué, il est allé porter plainte.
"La goutte de trop"
"Le syndicat FO Grand est attend de l’institution judiciaire une condamnation ferme et exemplaire pour cet acte odieux et gratuit", est-il écrit dans un communiqué de presse qui relate "d'une situation générale dans laquelle les agents sont déjà en souffrance". Avant de conclure que "cette agression est la goutte de trop."
L'UISP FO justice Grand est appelle toutes les bases du pôle de rattachement des escortes judiciaires à un retard de prise de service dès jeudi matin.
A Reims, c'est un service en grande souffrance. "Il faudrait 18 agents pour tenir le pôle mais ils ne sont qu'une dizaine, explique Julien Sohier. Il y a des problèmes de recrutement. Les effectifs ont baissé de quasiment la moitié sur les deux dernières années. On manque de moyens, de personnel. C'est un métier difficile qui génère de nombreuses heures supplémentaires. On sait quand on part le matin mais pas quand on revient. Les audiences peuvent être longues. Nos vies de familles sont compliquées, la fatigue est grande et les risques psycho-sociaux ne sont pas suffisamment pris en compte", termine le syndicaliste.