Depuis plusieurs semaines, des étudiants de Reims se plaignent sur les réseaux sociaux des quantités servies dans leurs assiettes aux restaurants universitaires gérés par le CROUS de Reims. D’autres pointent également du doigt le manque de choix.
Au restaurant universitaire du Moulin de la Housse de Reims, le midi il y a foule. Près de 1 000 repas y sont servis chaque jour. Après avoir attendu une vingtaine de minutes, Marie et Eva, étudiantes en deuxième année de B.U.T « packaging », récupèrent leurs assiettes garnies ce midi d’une cuisse de poulet accompagné de haricots verts et de blé. Mais une fois leur repas terminées, les jeunes femmes sont déçues. « J’ai encore faim », se plaint Marie.
Même constat pour Benoit et Romain tous deux attablés au fond de la salle. Les deux étudiants en première année de technique de commercialisation s’attendaient à mieux en sortant du lycée. Selon eux, en fin de service après 13h15, les élèves n’ont qu’un seul choix de repas, « pas toujours servi en quantité », regrette les deux camarades.
Sur Facebook, il y a cinq jours, un jeune homme inscrit en étude de pharmacie alertait lui aussi sur cet absence de choix. « La direction a pourtant été alertée à plusieurs reprises des problèmes d'approvisionnement du site, mais ne réagit pas, laissant les cuisines subir à sa place le mécontentement (justifié) des étudiants. », écrit-il sur le réseau social.
Contacté, le CROUS de Reims fait savoir que ce problème ponctuel d’approvisionnement du restaurant du pôle santé a été solutionné. Désormais, les stocks sont plus importants pour faire face aux problèmes de logistique. « C’est le premier retour négatif que nous ayons eu cette année », assure Ugo Moreau, vice-président étudiant du CROUS. Même son de cloche du côté de la direction pour qui cette situation « n’est pas représentative de la réalité de l’offre [des restaurants universitaires gérés par le CROUS de Reims NDLR]. »
Au-delà de cette carence ponctuelle, Ugo Moreau met en avant le contexte économique national voire international pour expliquer ces soucis logistiques. « Partout en France, il existe des phénomènes de pénuries sur lesquelles les fournisseurs du CROUS n’ont pas la main », indique-t-il. « Comme l’ensemble de la filière restauration collective, le Crous de Reims doit faire face à des ruptures d’approvisionnement, comme des difficultés de recrutement, déstabilisant parfois l’organisation des sites de restauration. Cela nous contraint parfois à devoir modifier nos menus pour garantir la continuité de service », assure de son côté la directrice générale du CROUS de Reims, Sandrine Cloarec.
Selon Ugo Moreau, il faut également y voir une problématique financière lié à l’inflation des produits alimentaires. D’autant que les réseaux des CROUS ne dorment pas sur un trésor de guerre. Selon un rapport du Sénat de novembre 2021, le réseau des Crous a subi des pertes significatives de près de 150 millions d’euros en raison de l'épidémie de Covid-19. Toutes les pertes d’exploitation n’ont, peut-on lire, pas été totalement compensées par l’Etat. L’élu invite ses camarades à lui écrire pour signaler tous problèmes qu’il pourra remonter à la direction.
C’est également la démarche de l’association Intercampus qui appelle les étudiants à témoigner par mail à l’adresse mesdroits.étudiants@intercampus.fr. Pour le président de l’association, Sacha Delabruyere, ces problèmes d’approvisionnement sont à mettre en lien avec la hausse de la demande. Selon le CROUS de Reims, les restaurants universitaires de la ville connaissent une hausse de fréquentation de 20 à 30%. « Il y a nécessairement un temps d’adaptation à leur laisser », conclue l'élu.