Le 19 septembre 2022, le Crous de Strasbourg a lancé un tirage au sort pour offrir à des étudiants deux mois de repas gratuits. Accusée de jouer avec la précarité alimentaire, la structure a fait machine arrière et s'est excusée.
C'est une initiative qui n'est pas du goût de tous les étudiants. Cette semaine, le Crous de Strasbourg a été pris dans une tempête sur les réseaux sociaux après avoir lancé un concours, sur son compte Instagram, permettant aux étudiants de gagner jusqu'à deux mois de repas gratuits.
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Pour jouer, rien de plus facile. Les étudiants devaient s'abonner au compte du Crous et d'Espace avenir, "aimer" la publication sur ces deux comptes et "taguer" deux amis dans chacune des publications. Une pratique très utilisée par les "influenceurs" pour faire gonfler leur nombre d'abonnés sur les réseaux sociaux.
Si certains étudiants se sont pris aux jeux, d'autres ont dénoncé le cynisme de ce tirage au sort, dans un contexte d'augmentation du coût de la vie estudiantine en France mais aussi dans la région: "La précarité étudiante n'est pas une machine à buzz.", écrit l'un d’eux. "C'est indécent. Remettez-vous en question, ayez honte et excusez-vous", ajoute une autre.
L'Union nationale des étudiants de France (Unef) d'Auvergne s'est aussi fendue d'un tweet, qualifiant l'initiative de "jeu indécent" sur le réseau social Twitter.
Face aux critiques, le Crous de Strasbourg a finalement rétropédalé et a annulé le tirage au sort : "Face aux réactions suscitées, le Crous de Strasbourg et Espace Avenir, service d’orientation et d’insertion professionnelle de l’Université de Strasbourg, ont décidé de mettre fin au concours organisé cette semaine sur leurs réseaux sociaux respectifs", a écrit la structure. "En aucune façon le Crous de Strasbourg n’a souhaité instrumentaliser la précarité étudiante contre laquelle nos équipes sont pleinement mobilisées tous les jours. Si ce concours vous a laissé croire le contraire, veuillez-nous en excuser".
En 2019, avant la crise de la Covid19, près d'un jeune sur cinq de 18 à 29 vivait déjà sous le seuil de pauvreté, selon l'Insee.