Selon les syndicats étudiants de Lorraine, la Fédélor et l’UNEF, le coût de la vie étudiante a encore augmenté cette année. L’inflation impacte lourdement leurs dépenses, notamment côté logement. Explications.
Coup dur pour les étudiants lorrains. Avec l’inflation, ils devront débourser toujours plus d’argent pour étudier cette année selon la Fédélor (la Fédération Etudiante de Lorraine) : soit +3.46% par rapport à l’année dernière. Un total de 2.396,26 euros pour se loger, manger, se soigner ou acheter du matériel pédagogique. "C’est la plus grosse augmentation en l’espace de 20 ans", regrette Enzo Zuddas, président de la Fédélor.
Les frais dits spécifiques à la rentrée (inscription à l’université, contribution vie étudiante et campus (CVE-C), mutuelle, assurance logement, frais d’agence et matériel pédagogique) sont ceux qui ont le plus augmenté en l’espace d’un an : +3.54%, soit 1.349,52 euros. La raison ? Une hausse des prix du matériel pédagogique, de l’assurance logement et de la CVE-C.
Les frais de la vie courante (loyer et charges locatives, transports, loisirs, alimentation, vêtements, produits d’hygiène et d’entretien) augmentent de +3.35%, soit 1.046,74 euros. Dans cette catégorie, ce sont les transports, l’alimentation et les loyers qui ont vu leurs prix gonfler. "De plus en plus d’étudiants ont besoin d’une aide alimentaire pour se nourrir… Beaucoup renoncent à se soigner et à se sustenter convenablement pour payer leur loyer. C’est leur dépense la plus importante, qui correspond à plus de la moitié de leur budget", note Enzo Zuddas.
Seul point positif : une baisse du prix de l’abonnement internet et de la téléphonie.
Les prix des logements explosent à Metz
Même constat du côté de l’UNEF. Dans son rapport publié au mois d’août, le syndicat relève également une hausse importante du coût de la vie étudiante : +8.32% pour Metz, qui devient la 22e ville la plus chère de France pour étudier (elle était 28e l’an passé). Elle est également troisième ville de l’hexagone où les loyers ont le plus augmenté en un an : +6.54% (soit 453 euros contre 424 euros en 2021).
Pour Tom Veloso, président de l’UNEF Lorraine, la rentrée est donc synonyme de grandes difficultés : "en ce moment, nous avons des étudiants très stressés qui nous contactent car ils ne trouvent pas de logement ou parce que leur bourse n’arrive pas à temps… Certains vont dormir sur le canapé de leurs amis pendant quelques jours, le temps de trouver un appartement ou une chambre d’hôtel… C’est très difficile de se concentrer sur ses études quand on a toute cette organisation-là à avoir !", déplore-t-il.
À Nancy, l’augmentation du coût de la vie est de 5.90%. La capitale des ducs de Lorraine passe de la 33e à la 32e place dans le classement des villes les plus onéreuses du pays. Le loyer moyen augmente lui aussi, passant de 412 euros à 421 euros par mois.
"La situation est d’autant plus compliquée pour les jeunes qui étudient sur les sites universitaires délocalisés (Bar-le-Duc, Lunéville, Saint-Avold, Forbach) car il n’y pas de résidences universitaires…", ajoute Tom Veloso. Au total, la Lorraine ne recense que 7.200 logements CROUS… pour 80.000 étudiants. "Ce qui n’est pas suffisant", juge-t-il. Les loyers y sont moins chers que dans les locations privées. L’UNEF Lorraine souhaite, entre autre, la construction de 60.000 places supplémentaires en cité U ainsi que l’encadrement des loyers.
Pour les syndicats, la revalorisation de 4% des bourses annoncée par la ministre de l'enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, n'est donc qu'une maigre compensation face à l'inflation.