La police de Reims avait lancé un appel à témoins pour disparition inquiétante. Une expertise a permis d'identifier l'ancien acteur Djédjé Apali. Selon le parquet, les relevés ont été effectués sur un dossier de suicide, remontant à juillet 2019.
Le 13 juillet 2020, le commissariat de Reims était informé de la disparition du comédien Djedje APALI né en 1975 à Orléans, et demeurant à Reims. Selon sa mère, elle n’avait plus de nouvelle depuis décembre 2019. Une enquête en disparition inquiétante était ouverte par le parquet de Reims qui, malgré de nombreuses investigations (téléphone, perquisition, comptes bancaires...) ne permettait pas de découvrir l’intéressé. "Un appel à témoin était lancé début novembre 2020 par la police nationale à Reims, qui n’apportait pas davantage d’éléments", précise le procureur de la République de Reims, Matthieu Bourette.
Fin d'#AppelATémoin.
— Police nationale 51 (@PoliceNat51) November 13, 2020
Le disparu a malheureusement été retrouvé sans vie.
Nous vous remercions de votre mobilisation et de ne plus retweeter l'appel à témoin initial.@PoliceNat51 présente ses condoléances à sa famille et à ses proches. pic.twitter.com/4WBtT0sMmm
Les services de police, par recoupement, ont identifié un dossier de mort violente qui avait eu lieu en gare TGV de Bezannes, (près de Reims) le 12 juillet 2019, où une personne s’était manifestement jetée sous un train et n‘avait pu être depuis lors identifiée. Une enquête était en cours. L'identité de la victime et les circonstances du drame n'avaient pas été révélées.
Expertise formelle
Une expertise odontologique a été pratiquée il y a quelques jours qui, après comparaison entre le dossier dentaire de Djédjé Apali et les constatations dentaires faites sur le cadavre en juillet 2019, a permis formellement à l’expert d’indiquer que le corps retrouvé était bien celui de Djedje APALI, confirme le procureur.Une partie de la famille a pu être contactée et a été informée par la Justice de cette découverte le 12 novembre 2020. Un suivi par l’association d’aide aux victimes lui a été proposée. L’enquête se poursuit "en recherche des causes de la mort", notamment pour procéder aux ultimes vérifications formelles permettant de confirmer les circonstances du décès, selon toute hypothèse par suicide.
Une soeur déterminée à connaître la vérité
La soeur de l'acteur, Joëlle confiait à nos confrères de Guadeloupe Première son inquiétude, il y a quelques semaines. “On veut savoir, autant que possible, un maximum de choses”. Joëlle Apali ne voulait rien lâcher. “Je le savais, mais je m’en suis souvenue encore plus quand je suis allée chez lui : Mon frère notait tout, c’était quelqu'un de très ordonné. Donc dans les ordinateurs, dans sa boite mail, on va trouver des choses, la police va trouver des éléments pour pouvoir travailler. On va finir par savoir. On veut savoir… Il écrivait beaucoup, il y a forcément des traces.” Elle voulait encore y croire.Dans l’appartement de son frère, Joëlle a trouvé des photos, des manuscrits, des vidéos de travail, mais aussi le roman sur lequel son frère travaillait depuis plusieurs années. Djédjé y racontait le parcours initiatique de frères jumeaux, leurs destins croisés entre Paris et Abidjan. Comme un clin d’oeil à ses origines : la France de sa mère et la Côte d’Ivoire de son père.
La carrière de l'acteur avait démarré en 2004. A l'époque, il jouait dans "Noir quand la lumière est éteinte", mise en scène par Christina Jouet. Il apparaît ensuite dans plusieurs courts métrages, dont "Terre d'asile", qui lui vaut le prix du Jury du jeune espoir masculin, au Festival Jean Carmet de Moulins. Il décroche ensuite un premier rôle dans le film "Après l'océan" d’Éliane de Latour, sorti en 2009. En 2013, il joue dans "Jeune et Jolie" de François Ozon. En 2016, il tient le rôle principal du second long métrage de Jean-Claude Barny, Le Gang des Antillais3, librement adapté du livre autobiographique éponyme de Loïc Léry.