Utilisation de couches lavables, portage, éducation sans cris. Ces actes du quotidien sont suivis par de plus en plus de parents. A Reims, Peggy Marache, consultante en éco-parentalité aide les familles à trouver leur équilibre, dans le respect de la nature et de l'environnement.
Comment concilier parentalité et écologie? C'est la question que se posent de nombreux parents. Prise de conscience écolo, bien être des tout petits, retour au naturel, autant de principes qui animent les familles depuis quelques années.
Dans l'hypercentre de Reims, une structure propose une à deux fois par mois des ateliers d'initiation au portage, d'échange autour de l'allaitement ou des couches lavables notamment.
À l'origine de ce projet, Peggy Marache, maman de trois enfants, monitrice de portage et animatrice d'ateliers conseils. Elle a également le titre de consultante en éco-parentalité obtenu via un organisme de formation privé ou "comment conjuguer parentalité et écologie au sens large du terme", précise la jeune maman.
Respect de l'environnement
L'éco parentalité, une philosophie, un ensemble d'actes plutôt militants dans le respect de la planète et des individus. "Chaque petit geste est beau. Ce qui compte c'est la prise de conscience de l'impact qu'il y a derrière chaque geste que l'on fait" explique Peggy, d'une voix très douce. Voici quelques exemples –non-exhaustifs- de ce qu' implique la notion d' éco-parentalité.- L'utilisation de couches lavables. L'exemple le plus concret : économie d'eau et d'argent. Moins cher, moins chimique, et moins de déchets non recyclables.
" Pour un enfant, les couches lavables coûtent deux à trois fois moins cher que les couches jetables".
-Peggy Marache, consultante en éco-parentalité.
D'après Peggy, il faut compter 600 euros en moyenne de la naissance à la propreté de l'enfant. "A ceux qui me rétorquent qu'il faut les laver et donc que cela ne fait pas forcément faire des économies d'eau, je réponds qu'il ne faut pas oublier que la fabrication des couches jetables nécessite des tonnes d'eau et qu'elle rejette des eaux polluées".
Qu'en pensent les mamans utilisatrices qui ont sauté le pas?
"Mes couches jetables sont vraiment très saines, sans produits toxiques, en tout cas pour la peau de mes enfants. Ça n'en reste pas moins des déchets non recyclables. C'est donc surtout pour une démarche écologique que je vais me mettre aux couches lavables", explique Manon Leclerq-Martin, maman d'un bébé de 6 mois et participante aux ateliers éco-parentalité organisés par Peggy.
Alexandra, maman de 4 enfants, s'y est mise uniquement pour le petit dernier qui a 4 ans aujourd'hui. "Avant pour mes grands, cela n'était pas encore très utilisé ni connu. Mais si c'était à refaire je le referais sans hésiter, et ce, même si j'ai trouvé quelques inconvénients à l'usage. Ce qui m'a motivé avant tout c'était le bien être de mon enfant, non l'envie à tout prix de faire des économies".
Parmi les inconvénients, le côté moins absorbant des couches lavables. "J'ai trouvé qu'il y avait plus de fuites, il faut les changer plus souvent. Et puis le côté un peu bouffant du paquet 'couche en 3 parties' : culotte, partie absorbante et voile protecteur". Pour les habiller c'est plus compliqué! Adieu les jeans slims et vive les joggings!", explique avec humour cette maman.
2. L'allaitement : "quoi de plus naturel!", s'exclame Peggy. La jeune maman se bat contre une certaine pression de la société. "Qu'on choisisse d'allaiter ou non, je suis là pour conseiller les mamans et les couples en tant que femme avant tout".
Et la consultante d'ajouter : "une maman qui me dit avant d'avoir accouché qu'elle ne souhaite pas allaiter du tout, je respecte son choix évidemment, mais je lui dit juste attends peut-être d'avoir accouché avant d'être catégorique. Je les invite à se poser des questions rien de plus. Et à ne pas écouter le conseil de la grand-mère, de la belle-mère, ou de la cousine. Il faut arrêter d'enfermer les mamans dans des cases, elles doivent simplement écouter leur cœur."
En somme dans la notion d'éco-parentalité, tout ce qui est naturel est forcément bon pour l'enfant et pour la maman.3. L'accouchement sans péridurale et/ ou à la maison et sans épisiotomie systématique.
Là encore pour Peggy, conseillère en la matière, il s'agit pour les femmes de rester maîtresses de leurs corps. "Chaque femme est capable, contrairement à ce qu'elle pense parfois. Le plus souvent je rencontre des femmes qui portent toute leur vie comme un poids l'échec de leur accouchement ou de leur allaitement."
Elle cite notamment en exemple une maman affolée à l'idée d'accoucher sans péridurale. Car cette dernière tardait à lui être administrée. "Elle a regretté après coup d'avoir focalisé son accouchement sur ce détail et d'être passée à côté de l'événement heureux : l'arrivé de son enfant".
"Il faut avoir confiance dans les capacités que l'on a et que l'on ne peut pas maîtriser. Se laisser porter par l'inconnu"
-Peggy Marache, consultante en éco-parentalité
Bienveillance
Peggy donne des outils, même si elle a conscience des limites de l'éco-parentalité dans la société actuelle.4. Le maternage proximal ou "ne jamais être trop loin de son enfant". Un mot compliqué pour un acte simple, en apparence. En éco-parentalité, cela englobe l'allaitement, le portage en écharpe par exemple comme le co-dodo.
"Le co-dodo, c'est être proche de son enfant, même la nuit, que l'on allaite ou pas, explique la Rémoise. En collant un lit à côté de celui des parents ou en acceptant que l'enfant dorme avec les parents. Pour expliquer, Peggy n'hésite pas à parler de sa propre expérience. "Mon deuxième enfant n'est resté qu'un mois dans notre chambre. Il faisait trop de bruit la nuit, nous avons atteints rapidement nos propres limites avec mon mari, nous dormions mal. Nous l'avons remis dans sa chambre et c'était très bien pour tout le monde comme ça. Pour mon troisième enfant, cela a été encore différent. A 3 ans, il finit encore ses nuits dans notre lit. C'est son équilibre et le nôtre. Plus de réveil nocturne. Tout le monde conserve son sommeil et c'est le plus important."
Peggy invite les gens par son expertise à trouver eux-mêmes leurs solutions.
"Votre enfant dort encore dans votre lit? Et alors? Est-ce que cela vous dérange? Si oui, mettez des limites, si non restez-comme ça. Peu importe l'image que vous renvoyez!"
-Peggy Marache, consultante en éco-parentalité.
5. La parentalité positive ou bienveillance. Exemple : éviter de crier. "Quand on crie sur un enfant, il faut penser à l'impact négatif que cela aura sur lui: cela joue sur sa peur, son stress, son ouverture aux autres."
Enfin, éviter d'utiliser le micro-ondes néfaste en raison des ondes pour l'individu et la nourriture réchauffée, utiliser des colliers d'ambres plutôt que des médicaments pour les douleurs dentaires des bébés… tous ces gestes du quotidien sont prônés par les partisans d'une parentalité écolo, responsable et dite "bienveillante".