Féminicides : une action choc, place d'Erlon à Reims, en mémoire des 90 femmes tuées par leur conjoint

Pour dénoncer les féminicides, l'association Nous Toutes 51 organise un "die-in" (qui consiste à s'allonger par terre pour représenter une victime). Il est prévu le samedi 16 octobre sur la place Drouet d'Erlon, à Reims (Marne).

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L'association Nous Toutes 51 monte encore au créneau. Elle a prévu d'organiser un discours suivi d'un die-in le samedi 16 octobre 2021.

Ce die-in, prévu à 16h30, consiste à s'allonger par terre pour représenter une victime de féminicide. Au mardi 5 octobre, il y en avait déjà eu 90 dénombrés sur la page Facebook Féminicides par compagnons ou ex. Statistiquement, une femme meurt à cause de son conjoint tous les trois jours en France.

Nous Toutes 51 veut ainsi alerter les consciences. Pour ce faire, elle a choisi un lieu de passage fréquenté de Reims (Marne), avec masque mais sans pass sanitaire obligatoire. Il s'agit de la place Drouet d'Erlon (visible sur la carte ci-dessous).


France 3 Champagne-Ardenne a questionné Laura, l'organisatrice. "Il s'agit d'un appel lancé par Nous Toutes au niveau national. Nous le faisons en amont de la grande marche du 20 novembre [contre les féminicides notamment; ndlr]. C'est pour sensibiliser les personnes ne connaissant pas Nous Toutes aux violences sexistes et sexuelles."

"Il y a beaucoup de gens qui n'ont pas conscience des chiffres, qui n'ont pas consciences du nombre des victimes de violences sexistes et sexuelles, et qui ont encore des clichés : par exemple que les femmes n'ont qu'à rester avec ou retourner avec leur conjoint violent. C'est des choses qu'on entend encore énormément, alors qu'il y a l'emprise. Ou l'espoir que la personne va changer. Jusqu'à ce qu'un élément déclencheur soit atteint : coup de trop, atteinte aux enfants..."

Des mesures ont été prises, mais elles restent insuffisantes, selon Laure. Elle veut "mettre les femmes à l'abri". Même si le conjoint violent est "souvent" écarté du domicile, ce n'est pas "systématique". Et la peine resterait "faible : le conjoint est rarement jugé coupable, ou si c'est le cas, il s'en sort avec un stage de sensibilisation ou moins d'un an de sursis. Le conjoint fait sa peine... et généralement, il recommence. Car même quand la femme part, la plupart des féminicides concerne des femmes qui avaient quitté leur conjoint. L'homme, ne supportant pas que sa proie lui échappe, tue la femme." Selon elle, c'est la preuve que la mise à l'abri des victimes n'est pas suffisante.

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