Plus de 300 personnes participent à la réunion publique se tenant dans le cadre du grand débat national, au complexe rémois René-Tys samedi 2 février. Ces citoyens y émettent des propositions de réformes, tandis que des gilets jaunes de la région manifestent, dehors, pour le 12e samedi consécutif.
Le bruit court, ce samedi 2 février, qu'Emmanuel Macron sera présent à Reims pour assister au grand débat qui se tient au complexe René-Tys. Le président de la République en profiterait même pour aller supporter, le soir même, son équipe de l'Olympique de Marseille, reçue au stade Auguste-Delaune. Rien ne laissait présager cette visite présidentielle, mais quelques Gilets jaunes s'étaient tout de même réunis devant la salle de sports rémoise pour attendre le chef de l'État.
À l'intérieur, plus de 300 Marnais se sont assis à table dès 8h30, pour prendre part à ce grand débat national. Les participants à cette réunion publique, organisée par la Ville de Reims, ont été placés à côtés de personnes qu'ils ne connaissaient pas. "Je suis venue plutôt par curiosité, j'ai trouvé que c'était l'occasion de montrer mes idées en temps de citoyenne, débattre avec les gens," souligne une participante.
Faire entendre sa voix
Ces discussions entre Gilets jaunes et simples citoyens devraient ainsi faire naître, à la fin de la journée, des propositions de réformes dans les quatre thèmes imposés par le gouvernement, à savoir "la fiscalité", "la transition écologique", "l'État et les services publics" et "la démocratie et la citoyenneté".Cette mainmise de l'exécutif sur le déroulement du débat est justement vue d'un mauvais oeil par une partie des manifestants mobilisés depuis novembre. Vers 10h30, les Gilets jaunes rassemblés devant l'entrée ont fait irruption dans la salle René-Tys (photo ci-dessous) pour manifester bruyamment leur désaccord. Pour signifier la stérilité d'un tel débat et perturber les discussions, ils ont notamment chanté la Marseillaise. " C'est plus une déblacle qu'un débat. C'est plus une campagne électorale d'Emmanuel Macron pour les européennes qu'un vrai débat," lance l'un de ces Gilets jaunes.
"Ce que je ne comprends pas, c'est qu'ils ont lancé ce mouvement et lorsque celui-ci est récupéré par les citoyens, ils décident de le saboter," constate, visiblement étonné, l'un des participants au débat dans la salle. Les discussions continueront dans l'après-midi.