Les touristes français et étrangers sont de retour à Reims après une longue période d'absence liée à l'épidémie de covid-19. Ils sont nombreux à faire le choix de visiter les maisons de champagne, qui battent donc des records de fréquentation.
Le grand hall de la maison Pommery n'avait jamais été aussi plein. Les groupes de touristes, français comme étrangers, se pressent au comptoir pour goûter de le fameux nectar de la cité des sacres. Les flûtes ne désemplissent pas, tout comme le grand escalier monumental qui mène aux caves : le flux des visiteurs est ininterrompu en ce week-end de la Toussaint.
"C'est notre premier voyage après le covid, explique Betty Ng, une Américaine venue tout droit de Floride. C'est la première fois que nous venons en Champagne, et c'est merveilleux, fabuleux". "Je rêve aujourd'hui d'être Madame Pommery", renchérit son amie. Le destin de la Champenoise fait donc rêver outre-Atlantique.
Record de fréquentation battu pour la maison Pommery
Ce retour des touristes est le bienvenu pour la maison Vranken-Pommery, qui, comme beaucoup d'institutions touristiques, a dû rester fermée aux visiteurs de nombreux mois. "Les records tombent, constate Christine Prudhomme, du service relations publiques. "Samedi 30 octobre, nous avons eu 1.300 visiteurs. Le précédent record était de 1.204 sur une journée, mais c'était avant la crise covid, sur un pont du 8 mai".
Les deux week-end de trois jours du mois de novembre, celui de la Toussaint et celui du 11 novembre, représentent donc une aubaine pour des destinations oenotouristiques comme Reims. "Face à la demande, on a déjà commencé à remettre en place des visites guidées, en complément des visites libres qui existent depuis 2019, poursuit Christine Prudhomme. Cela fonctionne très bien, elles sont toutes complètes".
"Nous sommes contraints de refuser du monde"
Même constat au sein de la maison Taittinger qui ne fonctionne que sur visites guidées : tous les créneaux disponibles pour le long week-end de la Toussaint sont partis en quelques jours après leur mise en ligne. "On limite le nombre de visiteurs à 20 sur une même visite guidée et on garde une demi-heure de libre entre chaque groupe, parce que nous restons vigilants concernant le covid, explique Géraldine Théron, guide au sein de la maison Taittinger. Nous sommes donc parfois contraints de refuser du monde. Nous n'accueillons pas autant de personnes qu'avant, mais de façon plus qualitative".
A 12 mètres sous terre, les visiteurs semblent en effet pouvoir prendre leurs aises dans le dédale médiéval des caves Taittinger. Le rythme de la visite semble plus tranquille, chacun a le temps de prendre des photos. Antonella Pelisero, arrivée en Champagne la veille depuis Turin, compte bien enchainer deux ou trois visites de caves, en plus des grands monuments rémois, sur les quelques jours qu'elle compte passer dans la région. "C'est intéressant de voir la façon dont les gens travaillent, et l'histoire du champagne. C'est parfois même amusant", sourit la touriste.
Après trois quart d'heure de visite et avoir reçu toutes les explications nécessaires concernant la fabrication du champagne, il est temps pour les visiteurs d'y goûter. "Je pense que les gens sont surtout content de pouvoir ressortir, de pouvoir profiter à nouveau, poursuit Géraldine Théron. Il y aussi beaucoup de familles, puisque ce sont les vacances de la Toussaint. Nous sommes aujourd'hui clairement sur les mêmes bases de fréquentation qu'en 2018 ou 2019 pour cette période de l'année".
La bonne nouvelle, c'est aussi que de plus en plus d'étrangers reviennent. Au début de l'été, c'était surtout une clientèle française, aujourd'hui, ce sont les touristes du nord de l'Europe qui sont de retour.
Géraldine Théron, guide au sein de la maison Taittinger
Le retour des touristes étrangers est donc non seulement une bonne nouvelle pour les maisons de champagne, les petits producteurs partout dans la région, mais aussi pour l'ensemble de l'économie du tourisme sur le secteur. Plus les visiteurs viennent de loin, plus ils risquent de passer du temps à Reims, une ou plusieurs nuits, et de faire fonctionner les hôtels, les restaurants et les boutiques de la cité des Sacres.