Reims : le bar à chats de la rue de Vesle va fermer, on vous dit pourquoi

Ouvert en 2017, le Ronron Café, qui permettait aux clients de boire un café en compagnie d’une dizaine de chats à Reims, va mettre la clé sous la porte. Sa fondatrice, Roxane Valette est contrainte de liquider son entreprise, faute de bénéfice.

C'est un message, posté sur Facebook, qui a fait réagir les internautes. La responsable âgée de 32 ans, explique en quelques lignes la fin de son aventure : "C’est avec tristesse que nous vous informons de la fermeture définitive du Ronron Café après 5 ans d’existence." Dans les commentaires, les fans de l'établissement ne cachent pas leur tristesse. Cinq ans après son ouverture, le Ronron Café doit donc fermer ses portes, malgré une clientèle toujours plus importante. Mais alors que s'est-il passé ?

Une idée séduisante

Tout commence par Roxanne et son amour des chats. "Quand j'étais petite, en voyage avec mes parents, je passais mon temps à caresser les chats dans la rue, sur les bas côtés. J'aimais prendre mon temps avec eux" confie-t-elle. Très rapidement, après des petits boulots, elle décide de lancer son bar à chat. "C'était logique" pour Roxanne. Business plan en poche, elle commence les démarches. Mais tout n'est pas aussi simple. "J'ai eu beaucoup de mal à trouver un local. En fait, le plus difficile, c'était de convaincre les syndics qui craignaient des nuisances avec la petite restauration et aussi des odeurs à cause des chats." Un parcours du combattant que cette jeune entrepreneur avait réussi à boucler en quelques mois. Le concept est né.

"On est loin des autres établissements qui existent en France. Les chats ne sont pas de la décoration : il y a une vrai démarche, l'adoption. Les chats restent au maximum quelques mois. Le but est que ces félins trouvent une famille." Le protocole sanitaire avec un sas à l'entrée, lavage des mains et sur-chaussures est mis en place. La café servait ses premiers clients.

Le succès au rendez-vous

Très rapidement, le Ronron Café trouve sa clientèle. "Tout marchait parfaitement, j'étais heureuse" détaille Roxanne. En effet, les premières années sont un véritable succès. En témoignent les 600 avis sur Google. Les clients de passage deviennent des habitués, les chats trouvent rapidement de nouvelles familles et la jeune fille est fière de sa petite entreprise. Roxanne souhaitait aussi sensibiliser les clients sur l'abandon des animaux "la sensibilisation marchait, bref j'étais heureuse et fière d'avoir eu cette idée là".

Quand la main d’œuvre vient à manquer

Quelques années après, face au succès de l'établissement, Roxanne Valette décide d'augmenter les plages d'ouverture de son établissement. "J'ai voulu passer d'une ouverture de 5 jours sur 7 à 6, puis progressivement nous sommes passés à 7 jours sur 7 jours. Les journées devenaient plus importantes pour les employés." Elle a donc décidé d'embaucher pour se soulager un peu et prendre au moins un jour de repos dans la semaine. "Je voulais qu'il y ait les employés du matin et ceux de l'après-midi." Mais voilà, la gestion des ressources humaines était compliquée et Roxanne ne s'attendait pas du tout à une telle difficulté. "C'est en réalité très dur. Vous confiez à quelqu'un des responsabilité et très vite, la personne vous fait défaut; elle ne revient pas le lendemain." S'enchainent alors les déceptions.

Impossible de trouver les bonnes personnes sur qui compter. "Les gens veulent de moins en moins travailler dans la restauration" explique t-elle. C'est ensuite elle-même qui gérera toutes les journées, avec sa maman en cuisine, une aide précieuse. "Elle m'a toujours soutenu". Au bout du rouleau, Roxanne comprend qu'elle ne pourra plus assumer l'entreprise toute seule, sans même se verser un salaire "Non, rien en 5 ans de travail" dit-elle.

Charges, loyer, les comptes ne sont pas bons

Pour comprendre, Roxanne Valette me montre son loyer : 2657 € par mois, qui comprend le loyer payé au propriétaire, les charges communes (de l'immeuble) et la TVA. Un loyer qui s'ajoute au prêt bancaire (environ 1000 € à rembourser chaque mois). "Ça devient compliqué" explique t-elle. "Je pourrai y arriver sans problème, mais je dois ouvrir plus et sans personnel sur qui je peux compter, c'est impossible."

En réalité, Roxanne n'en peut plus. Elle me confie qu'elle a mis dans cette aventure une incroyable énergie. 5 ans de sa vie au service de cet établissement. La comptabilité à gérer, les problèmes du quotidien, sans parler des soucis de ressources humaines, c'est trop. "On est le seul établissement de Reims où l'on peut prendre un brunch n'importe quel jour de la semaine. Les café sont un peu plus chers bien-sur (3,90€), mais cela permet de prendre soin des chats et aussi vous pouvez profitez des félins aussi longtemps que vous le voulez. Et même mon chocolat viennois est moins cher que d'autres établissements".

Roxanne doit admettre que l'entreprise ne peut plus tourner ainsi. "Mon propriétaire attend chaque mois son loyer. Pas de remise pendant le Covid et toutes les augmentations légales sont ajoutées. La ville de Reims m'a un peu aidé et le gouvernement aussi". Roxanne semble partagé. Le succès est au rendez-vous mais la situation ne peut plus continuer. "J'en peux plus. Je suis fatigué. J'ai le sentiment de ne pas avoir su faire".

Les chats vont trouver une famille d’accueil

Que vont devenir les chats du café ? Pour le moment, les solutions ne sont pas définitives. Les boules de poils vont être récupérées par la Ronron Association, créée en juin 2016. Ils vont tous trouver une famille d’accueil en attendant l'adoption définitive. Si le cœur vous en dit, vous pouvez adopter un petit minou via la page Facebook @ronroncafereims

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